Le brut hésite, dans un marché tiraillé entre zone euro et Moyen-Orient
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre valait 113,97 dollars, en hausse de 26 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre perdait 16 cents à 95,86 dollars, après s'être hissé vers 06H30 GMT à 96,53 dollars, son niveau le plus élevé depuis le 11 mai.
"Le volume d'échanges reste très limité", en raison de l'absence de nombreux opérateurs pour leurs congés estivaux, et les cours du pétrole fluctuaient dans une fourchette de prix étroite, observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Les prix se sont ainsi légèrement renforcés en début des échanges européens, se reprenant après leur baisse de vendredi, qui avait été notamment alimentée par des rumeurs faisant état d'une utilisation possible des Etats-Unis de leurs stocks stratégiques pour approvisionner le marché.
La directrice exécutive de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) Maria Van Der Hoeven a indiqué vendredi soir n'avoir pas été contactée à ce sujet par les autorités américaines et a estimé qu'un recours aux réserves stratégiques n'était actuellement pas justifié, selon des propos rapportés par l'agence Dow Jones Newswires.
"Ces commentaires de l'AIE ont donné un coup de pouce aux prix du baril, rappelant que le marché pétrolier mondial est actuellement suffisamment approvisionné", soulignaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Les cours ont par ailleurs "été aidés par une hausse des prix immobiliers dans 49 des plus grosses villes chinoises en juillet", selon des statistiques officielles publiées lundi, un signe positif sur la vigueur économique du deuxième pays consommateur de brut dans le monde, ajoutait Mme Sokou.
Les prix ont cependant perdu du terrain après l'ouverture de la place new-yorkaise, dans un marché où était douchés les espoirs d'une intervention importante de la Banque centrale européenne (BCE) pour contrer la crise en zone euro.
Un article du journal allemand Der Spiegel publié dimanche affirmait que la BCE étudiait la possibilité de déterminer des limites pour les écarts tolérables entre les taux d'emprunt des pays européens en difficulté et le taux de l'Allemagne au-delà desquelles elle déclencherait des achats obligations.
Mais le ministère allemand des Finances a estimé une telle action "très problématique", provoquant un moment de repli sur les marchés.
Malgré tout, "les investisseurs spéculatifs continuent de miser sur une hausse des prix du pétrole, en raison des tensions grandissantes au Moyen-Orient", tempéraient les experts de JBC Energy.
Outre les violences en Syrie, les opérateurs s'inquiètent ainsi de l'évocation répétée par les médias israéliens du scénario d'une guerre que pourrait lancer Israël contre les installations nucléaires iraniennes dans les prochaines semaines.
Téhéran, visé par des sanctions internationales, continue de nier que son programme nucléaire ait des visées militaires, mais menace également toujours de fermer le détroit d'Ormuz qu'il contrôle et par lequel transite un tiers du trafic pétrolier maritime mondial.
rp
(AWP / 20.08.2012 18h30)