Le brut finit en hausse à New York, sur des craintes géopolitiques
(reprise de vendredi soir)
New York - Les cours du pétrole ont fini en hausse à New York, dans un marché sceptique à l'égard de rumeurs sur un recours prochain des Etats-Unis à leurs réserves stratégiques, et toujours soutenu par les craintes de l'éclatement d'un conflit en l'Iran et Israël.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre a progressé de 41 cents à 96,01 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex)
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, a terminé à 113,71 dollars, en baisse de 1,56 dollar par rapport à la clôture de jeudi, sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
"La chute du cours du Brent s'explique en grande partie par le changement de contrat de référence", celui pour livraison en septembre ayant expiré jeudi à un niveau inférieur de 2,50 dollars à celui pour livraison en octobre, ont souligné les analystes de Commerzbank.
Les cours du pétrole new-yorkais ont quant à eux poursuivi leur hausse et atteint de nouveaux sommets depuis début mai, le WTI tentant "de rattraper son retard avec le Brent de Londres", a constaté Fadel Gheit, analyste chez Oppenheimer.
"La tendance est claire", a souligné M. Gheit. "Il y a sept ans, l'écart était de 1 dollar, il est d'environ 19 dollars aujourd'hui" (18 dollars à la clôture vendredi), a continué l'analyste, l'une des raisons de cet écart, selon lui, étant l'abondance des stocks aux Etats-Unis, qui ont atteint en juillet un nouveau plus haut en 22 ans.
Par ailleurs, si les prix avaient fléchi au cours des échanges électroniques, à la suite de rumeurs faisant état d'une utilisation possible des Etats-Unis de leurs stocks stratégiques, le scepticisme croissant du marché à l'égard de cette éventualité a fait remonter les cours.
"Ce n'était que du bruit, des rumeurs sans fondement", a noté Matt Smith, de Summit Energy. "Il n'y a rien de nouveau de ce côté", a-t-il ajouté.
La Maison Blanche a affirmé pour sa part que le recours aux réserves stratégiques de pétrole restait "sur la table".
"Je n'ai rien à annoncer à ce sujet à l'heure actuelle", a déclaré le porte-parole adjoint de la présidence des Etats-Unis, Josh Earnest, ajoutant toutefois que "puiser dans les réserves stratégiques (était) une option qui (restait) sur la table". La hausse des cours risquerait de peser sur les chances de réélection du président Barack Obama le 6 novembre.
La montée des tensions au Moyen-Orient et des statistiques encourageantes aux Etats-Unis ont aussi soutenu le marché vendredi, les courtiers observant de très près tout signe indiquant une reprise plus vigoureuse de la croissance du premier consommateur mondial de brut.
Outre les violences en Syrie, les opérateurs s'inquiètent aussi du scénario d'une guerre que pourrait lancer Israël contre l'Iran et son programme nucléaire, une hypothèse évoquée cette semaine par les médias israéliens.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé vendredi que "le régime sioniste est une tumeur cancéreuse (...) Les pays de la région vont en finir prochainement avec la présence des usurpateurs sionistes sur la terre de Palestine", lors d'un discours devant les manifestants réunis à l'université de Téhéran pour la prière collective.
rp
(AWP / 20.08.2012 06h21)