Le brut se replie, dans un marché miné par des prises de bénéfices
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, valait 114,00 dollars, en baisse de 1,27 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre cédait 39 cents à 95,21 dollars.
"La chute du cours du Brent s'explique en grande partie par le changement de contrat de référence", celui pour livraison en septembre ayant expiré jeudi à un niveau de 2,50 dollars inférieur à celui pour livraison en octobre qui a pris le relais, soulignaient les analystes de Commerzbank.
Par ailleurs, des investisseurs pouvaient être tentés d'engranger quelques bénéfices après deux séances en nette hausse, alimentées par l'annonce mercredi d'une diminution plus importante que prévu des réserves de brut américaines -- un signe encourageant sur la consommation énergétique du pays --, et par les tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient.
Même si les cours du baril refluaient vendredi dans un marché "nerveux et dans un volume d'échange limité" en raison des congés estivaux des opérateurs, les prix devraient "rester tirés vers le haut à court terme, soutenus par les inquiétudes sur le front de l'offre", observait Andrey Kryuchenkov.
En effet, "les tensions au Moyen-Orient ne vont pas se dissiper du jour au lendemain", ajoutait-il.
Outre les violences en Syrie, les opérateurs s'inquiètent du scénario d'une guerre que pourrait lancer Israël contre l'Iran et son programme nucléaire, une hypothèse évoquée cette semaine par les médias israéliens.
Téhéran, visé par des sanctions internationales -- dont un embargo de l'Union européenne (UE) sur le brut iranien --, continue de nier que son programme nucléaire ait des visées militaires, mais menace également toujours de fermer le détroit d'Ormuz qu'il contrôle et par lequel transite un tiers du trafic pétrolier maritime mondial.
Par ailleurs, le Brent échangé à Londres devrait rester porté par la perspective d'une réduction de la production pétrolière en mer du Nord, en raison de périodes de maintenance jusqu'à la fin de l'été sur les plateformes de la région.
En revanche, la hausse des prix du baril pourrait aboutir à une diminution de la demande de pétrole, et in fine peser sur le marché, avertissaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
"Le prix du Brent exprimé en euros a terminé jeudi à un record historique, à 94,60 euros (...) De tels niveaux de prix affectent négativement des pays européens déjà minés par la crise économique et intensifient la destruction de la demande (de pétrole) dans la région", soulignaient-ils.
fah
(AWP / 17.08.2012 12h31)