Le brut monte, dopé par les tensions au Moyen-Orient
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont poursuivi leur hausse jeudi à New York et à Londres, dans un marché soutenu par la crainte qu'une nouvelle escalade des tensions au Moyen-Orient perturbe l'offre mondiale en brut, les courtiers digérant en outre des indicateurs américains mitigés.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre a poursuivi sa nette avancée de la veille, se hissant de 1,27 dollar à 95,60 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à son plus haut niveau en clôture depuis le 11 mai.
Le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en septembre, dont le contrat expire ce jeudi, a terminé en hausse de 65 cents par rapport à la clôture de mercredi, à 116,90 dollars, son plus haut niveau en clôture depuis le 2 mai.
Les prix de l'or noir new-yorkais ont ainsi poursuivi leur nette hausse entamée la veille après l'annonce d'une baisse plus forte qu'attendu des stocks de brut aux Etats-Unis, un signal rassurant sur la consommation énergétique du pays.
"Les cours continuent à trouver du soutien auprès des chiffres des stocks (publiés mercredi) qui ont fait état d'un recul plus important qu'anticipé", a noté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Selon le Département américain de l'Energie (DoE), les stocks de pétrole brut ont reculé de 3,7 millions de barils lors de la semaine achevée le 10 août, un recul deux fois plus prononcé que celui escompté par les analystes.
En outre, les stocks d'essence, très surveillés lors de la période estivale des grands déplacements en voiture, ont enregistré un recul également bien plus fort que prévu, baissant de 2,4 millions de barils contre 1,7 million.
Ces chiffres étaient accueillis avec "surprise" par les analystes de Commerzbank qui pointaient "le maintien de la cadence soutenue des raffineries" américaines qui, selon ce même rapport, ont continué à fonctionner à 92,6% de leurs capacités cette semaine.
Par ailleurs, si le pétrole a légèrement faibli dans la matinée, après la sortie de statistiques américaines mitigées, "l'escalade des tensions géopolitiques a encore une fois fait repartir les prix à la hausse", a noté Matt Smith, de Summit Energy.
"Les gros titres en provenance d'Israël" et notamment les rumeurs persistantes d'une guerre imminente contre l'Iran "accentuent la nervosité du marché qui s'inquiète d'une nouvelle escalade de la violence" dans cette région clef pour la production de pétrole, a ajouté M. Lipow.
En effet, le scénario d'une guerre que pourrait lancer Israël contre l'Iran et son programme nucléaire, est évoqué quotidiennement en ce moment par les médias israéliens.
Téhéran, visé par des sanctions internationales - dont un embargo de l'Union européenne (UE) sur le brut iranien -, continue de nier que son programme nucléaire ait des visées militaires, mais menace également toujours de fermer le détroit d'Ormuz qu'il contrôle et par lequel transite un tiers du trafic pétrolier maritime mondial.
rp
(AWP / 17.08.2012 06h21)