Le brut termine en légère baisse à New York, après une reprise du dollar
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont terminé en baisse à New York lundi, après un début de séance dans le vert, affectés par un dollar se reprenant légèrement face à l'euro et par des craintes persistantes sur l'état de l'économie mondiale.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre a perdu 14 cents par rapport à la clôture vendredi, à 92,73 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) pour la même échéance a en revanche progressé de 65 cents par rapport à la clôture de vendredi, terminant à 113,60 dollars.
Le Brent est même monté en cours de séance à 115,11 dollars le baril, son niveau le plus élevé depuis début mai.
L'or noir a été soutenu à Londres par des inquiétudes sur l'approvisionnement, motivées par la maintenance annuelle à venir de nombreuses plateformes en mer du Nord et la baisse de la production qui devrait en découler, et par un regain de tensions au Moyen-Orient.
A New York, la baisse du prix du brut est due en partie "à des mouvements monétaires" en cours de séance, a indiqué James Williams, de WTRG Economics. Le léger renchérissement du billet vert entre l'ouverture et la clôture du marché rendait moins attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, le marché "ne voit pas suffisamment de signes économiques justifiant le niveau de prix" actuel de l'or noir, et tend à suivre le mouvement à la baisse des places boursières, a ajouté M. Williams.
Le WTI pliait aussi sous les prises de bénéfices, notait David Morrison, analyste chez GFT Markets.
La remontée de tensions au Moyen-Orient avait toutefois entretenu une certaine hausse des cours en début de séance.
"On continue d'entendre de plus en plus de rumeurs en provenance du Moyen-Orient indiquant que les Israéliens deviennent nerveux face au programme nucléaire iranien", a expliqué M. Williams. Les opérateurs craignent qu'Israël "passe à l'étape suivante et attaque les installations nucléaires iraniennes avant la fin de l'année".
Les tensions dans la région ont aussi été ravivées par une collision accidentelle survenue dimanche entre un destroyer lance-missiles américain et un pétrolier japonais dans le détroit d'Ormuz. "Même si cela n'affecte pas les expéditions, cela démontre combien le détroit est vulnérable", a souligné John Kilduff, analyste à Again Capital.
Le détroit d'Ormuz est contrôlé par l'Iran, qui a menacé à plusieurs reprises de fermer l'accès à ce passage stratégique par lequel transitent environ 30% du trafic maritime de pétrole.
Des responsables politiques ou militaires iraniens avaient évoqué ces derniers mois une fermeture du détroit d'Ormuz si l'Iran était attaqué par Israël ou par les Etats-Unis, ou si ses exportations pétrolières étaient touchées par l'embargo occidental mis en place pour obliger Téhéran à mettre fin à ses activités nucléaires sensibles.
rp
(AWP / 14.08.2012 06h21)