Le brut recule, dans un marché plombé par des inquiétudes sur la Chine
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en septembre, valait 112,67 dollars, en baisse de 55 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 49 cents, à 92,87 dollars.
Après s'être hissé jeudi à 113,52 dollars, un sommet depuis trois mois, le cours du Brent perdait du terrain vendredi, "un repli provoqué par les chiffres médiocres des importations chinoises de brut", expliquaient les analystes de Commerzbank.
Selon des chiffres officiels publiés vendredi, les importations chinoises de pétrole brut ont reculé de 2,6% en juillet par rapport au mois précédent, pour s'établir à 21,83 millions de tonnes (soit l'équivalent de 5,14 millions de barils par jour), leur plus bas niveau en neuf mois.
Par ailleurs, l'annonce vendredi d'un fort repli de l'excédent commercial du pays en juillet, plus prononcé qu'attendu, renforçait les inquiétudes sur le ralentissement de la croissance économique chinoise. Jeudi, la Chine avait fait état d'une décélération de sa production industrielle en juillet.
"Les chiffres des exportations chinoises sont très au-dessous des attentes du marchés, et cela a plombé l'ensemble des marchés dans les échanges asiatiques", observait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Récemment, de mauvais indicateurs en Chine tendaient à doper les prix du pétrole, car "cela semblait garantir aux yeux des investisseurs une intervention de la Banque centrale chinoise pour stimuler l'économie", mais cela n'a pas été le cas vendredi, car les statistiques du commerce extérieur chinois vendredi "ont été une trop grosse déception" à digérer, notait M. Hufton.
Publié vendredi, le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), organisation représentant les pays consommateurs, n'était pas pour rassurer les investisseurs.
L'AIE a ainsi nettement abaissé ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2012 et 2013 à cause d'une croissance économique "molle", de prix encore élevés du baril et d'une réduction des besoins en or noir des Etats-Unis et de la Chine, les deux plus gros consommateurs de la planète, en raison du ralentissement de leur économie.
Le Brent échangé sur la place londonienne restait cependant toujours soutenu par la perspective d'interruptions à court terme de nombreuses plateformes en mer du Nord pour maintenance annuelle, qui devraient entraîner une perte de production de quelque 55.000 barils par jour sur l'ensemble du mois de septembre selon les experts de JBC Energy.
Dopé par cette perspective, le Brent a récemment creusé l'écart avec le WTI new-yorkais, et la différence entre les deux prix de référence s'établissait vendredi autour de 20 dollars, le plus important écart depuis septembre 2011.
fah
(AWP / 10.08.2012 18h31)