Le brut monte, aidé par l'inflation chinoise et l'emploi américain
Vers 16H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en septembre, valait 112,51 dollars, en hausse de 37 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 23 cents, à 93,58 dollars.
Après s'être hissés mercredi jusqu'à 113,27 dollars à Londres et 94,72 dollars à New York, des niveaux plus vus depuis près de trois mois, les cours du baril évoluaient en petite progression jeudi, dans un volume d'échanges toujours très modéré en raison des congés estivaux de nombreux opérateurs.
"Les indicateurs publiés jeudi en Chine ont relevé le moral des opérateurs et provoqué un regain d'optimisme sur les marchés de l'énergie", observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
"Le ralentissement de l'inflation dans le pays en juillet, pour le quatrième mois consécutif, alimente les espoirs de voir Pékin prendre bientôt des mesures de relance" pour stimuler l'économie, expliquait-elle.
Le ralentissement de l'inflation chinoise en juillet à son plus bas niveau depuis janvier 2010 offre en effet de la marge de manoeuvre au gouvernement pour assouplir sa politique monétaire, ce qui contribuerait à revigorer les achats de pétrole dans le pays, deuxième consommateur mondial de brut.
Les prix du brut ont par ailleurs été soutenus en début d'échanges américains par l'annonce d'une nette baisse des demandes d'allocations chômage sur la semaine achevée le 4 août, un signal encourageant pour la vigueur de la consommation énergétique dans le pays.
Autre signal positif, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a légèrement relevé jeudi sa prévision de demande mondiale de brut pour 2012, tout en avertissant que l'horizon pour 2013 reste "rempli de turbulences".
"Dans l'ensemble, des craintes de perturbation de l'offre mondiale de brut tirent le marché vers le haut", soulignait de son côté Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Ces craintes étaient alimentées ces derniers jours par la perspective d'interruptions à court terme de nombreuses plateformes en mer du Nord pour une période de maintenance annuelle, mais aussi les violences persistantes en Syrie, avivant les tensions au Moyen-Orient.
De plus, "l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués (comme les matières premières) restait avivé par les attentes de mesures supplémentaires" d'assouplissement monétaire de la part de la Banque centrale européenne (BCE) pour soutenir l'économie de la zone euro, ajoutait M. Kryuchenkov.
Cependant, alors que les prix restaient cantonnés dans une marge de prix très étroite après leurs sommets de la veille, "des investisseurs pourraient être tentés d'engranger quelques bénéfices avant leur départ en week-end", entraînant un léger repli des cours, avertissait l'analyste de VTB Capital.
rp
(AWP / 09.08.2012 18h30)