Gains accrus, le baril s'installe au-dessus de 110 dollars à Londres
Vers 16H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres pour livraison en septembre valait 111,73 dollars, grimpant de 2,18 dollars par rapport à la clôture de lundi.
Il s'est hissé mardi au-dessus de 110 dollars pour la première fois depuis deux mois et demi, et s'est hissé vers 15H40 GMT à 111,85 dollars, un sommet depuis le 15 mai.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 1,37 dollar, à 93,57 dollars.
Les cours du baril restaient "soutenus par un prudent regain d'optimisme des investisseurs sur la zone euro", alimenté par les espoirs d'une intervention de la Banque centrale européenne (BCE), soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Dans un marché sans grand volume d'échange, en l'absence de nombreux investisseurs en pleine trêve estivale, les cours étaient ainsi dopés par "un plus grand appétit des investisseurs pour les actifs jugés à risques", tel que les matières premières, soulignait Addison Armstrong, analyste de Tradition Energy.
Le pétrole était par ailleurs "aidé par la bonne tenue des places boursières et un léger affaiblissement du dollar" face à un euro revigoré, ajoutait-il.
Cette dépréciation du dollar face à l'euro contribue à rendre plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs détenant d'autres devises.
En outre, "les inquiétudes sur des perturbations de l'offre (d'or noir) en raison des tensions persistantes au Moyen-Orient (...) apportaient un facteur de soutien au marché", estimait M. Armstrong.
Le Premier ministre syrien, Riad Hijab, a ainsi fait défection lundi, choisissant de rejoindre l'opposition, avivant les craintes d'une escalade des violences dans le pays. Une explosion survenue lundi sur un oléoduc ans le sud-est de la Turquie, transportant du brut en provenance d'Irak, a également contribué à alimenter la nervosité du marché.
Toujours sur le front de l'offre, la bonne tenue du contrat de Brent pour livraison en septembre "reflète également le resserrement sur l'offre pétrolière en mer du Nord à court terme", alors que de nombreuses plateformes de la région vont connaître des périodes de fermeture pour maintenance entre mi-août et mi-septembre, ajoutaient de leur côté les analystes de Commerzbank.
Les investisseurs continuaient de surcroît de surveiller l'évolution de la tempête tropicale Ernesto, qui s'est renforcée lundi dans les Caraïbes et devrait atteindre la force d'un ouragan mardi, menaçant les côtes du Bélize et du Mexique, selon les services météorologistes américains.
"La tempête Ernesto ne devrait pas affecter la production de pétrole et de gaz dans le golfe du Mexique", les installations pétrolières étant situées très au nord de sa trajectoire prévue, notait-on chez Commerzbank.
Cependant, Ernesto "constitue un rappel que la période la plus active pour les ouragans dans la région va bientôt commencer, et cela apporte probablement un soutien psychologique à la hausse des prix du pétrole", poursuivaient-ils.
jq
(AWP / 07.08.2012 18h40)