Le brut se stabilise à Londres, dans un marché suspendu au Moyen-Orient
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 103,00 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, cédant 8 cents par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars grimpait de 32 cents à 85,13 dollars.
Les cours du baril perdaient un peu de terrain à Londres, où ils étaient montés lundi à leur plus haut niveau en deux ans, mais au contraire confortaient leur progression sur la place new-yorkaise, après la publication d'un solide indicateur sur l'activité industrielle dans la région de New York.
Dans l'ensemble, le marché du pétrole restait suspendu à l'évolution de la situation en Égypte et dans l'ensemble du Moyen-Orient, alors que les opérateurs redoutent une propagation dans la région du mouvement de révolte ayant entraîné vendredi la démission du président égyptien Hosni Moubarak.
"Alors que la contestation en Égypte semble s'atténuer après le départ du président Moubarak, de nouvelles protestations concernant des revendications salariales se développent dans le pays", observait David Hart, analyste de Westhouse Securities.
L'Egypte abrite deux routes stratégiques pour l'acheminement du brut pompé dans les pays du Golfe, le canal de Suez et l'oléoduc Sumed (Suez-Méditerranée).
"Par ailleurs, d'autres pays de la région font désormais également face à des mouvements de protestation, même s'ils sont de plus petite envergure. Ces tensions poussent le Brent à ses plus hauts niveaux depuis deux ans", ajoutait M. Hart.
Bahreïn, le Yémen et l'Iran -- deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) -- ont été le théâtre lundi de manifestations anti-gouvernementales qui ont donné lieu à des affrontements avec les forces de sécurité.
Des milliers de protestataires se sont à nouveau rassemblés mardi à Bahreïn pour réclamer un changement de régime, et au Yémen quelque 3000 manifestants, pour la plupart des étudiants, ont marché mardi matin vers le palais présidentiel de Sanaa.
En revanche, les derniers chiffres sur l'inflation chinoise, faisant état pour janvier d'une hausse de 4,9% sur un an des prix à la consommation, étaient de nature à modérer l'enthousiasme des opérateurs, même si les importations de brut de la Chine, en hausse de 27% sur un an le mois dernier, restent robustes.
L'écart entre le Brent échangé à Londres et le WTI coté sur la place new-yorkaise restait mardi à des niveaux historiques, autour de 18 dollars.
Le niveau extrêmement élevé des stocks de Cushing, principal terminal des États-Unis, où est stocké le brut texan (WTI), pèse lourdement sur le marché new-yorkais.
"Si les prochains chiffres sur les réserves pétrolières américaines (attendus mercredi, ndlr) témoignent d'une nouvelle hausse des stocks à Cushing, alors le contrat de référence du WTI devrait subir une pression renouvelée, et l'écart (avec le Brent) s'accentuer encore plus", estimait Commerzbank.
rp
(AWP/15 février 2011 18h31)