Le brut clôture en hausse à New York, dans un marché instable
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en hausse lundi, changeant de direction après une ouverture dans le rouge, dans un marché instable soutenu par un contexte de tensions au Moyen-Orient et de tempêtes tropicales proches des Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre a progressé de 80 cents par rapport à son prix de clôture vendredi, à 92,20 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) pour même échéance a terminé à 109,55 dollars, en hausse de 61 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Après une ouverture en baisse où ils étaient pénalisés par des prises de bénéfices, les cours du pétrole new-yorkais ont changé de direction et se sont ancrés en territoire positif, dans le sillage des marchés financiers, toujours soutenus par les chiffres de l'emploi américains, jugés encourageants, publiés vendredi.
"Le marché revient légèrement sur sa déception après les propos la semaine dernière" du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, jugés trop attentistes par des investisseurs qui attendaient de nouvelles mesures de relance de l'économie de la part de l'institution européenne, a noté James Williams, de WTRG Economics.
"Mais en dépit de la remontée des prix aujourd'hui, (...) les courtiers continuent à regarder en direction de l'Europe" avec nervosité, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, aux Etats-Unis, outre les tempêtes tropicales Ernesto et Florence, dont les risques de perturbation des installations pétrolières dans le golfe du Mexique étaient revus à la baisse par les courtiers, "les investisseurs surveillent également un ensemble de tempêtes de plus faible ampleur" à l'approche de la Floride, "qui pourraient perturber l'approvisionnement en brut", a résumé Phil Flynn, de Prices Futures Group.
"Donc au total, le facteur météorologique compte un peu car il pourrait potentiellement perturber l'activité" pétrolière dans la grande zone de production pétrolière, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les prix sont "remontés vigoureusement dans l'après-midi, en raison de rumeurs non confirmées d'attentat contre le président syrien (Bachar al) Assad", qui ravivaient les craintes d'une escalade de violences dans le pays, a expliqué Fawad Razaqzada, de GFT Markets.
La Syrie suscitait déjà l'attention du marché après l'annonce ce lundi de la défection du Premier ministre syrien, Riad Hijab, qui a choisi de rejoindre l'opposition, "une preuve supplémentaire que le régime d'Assad s'effondre", selon un responsable du Département américain.
Les investisseurs ont par ailleurs digéré un accord conclu samedi entre le Soudan et le Soudan du Sud, prévoyant que ce dernier paiera à Khartoum 9,48 dollars par baril de pétrole sud-soudanais exporté via le Soudan au cours des trois ans et demi à venir.
La production pétrolière du Soudan du Sud, de 350'000 barils par jour, avait été totalement interrompue en janvier, Juba accusant son voisin du Nord de subtiliser illégalement une partie du brut sud-soudanais transitant sur son territoire.
rp
(AWP / 07.08.2012 06h21)