Le brut se replie, pâtit de prises de bénéfices après vendredi
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres pour livraison en septembre valait 108,06 dollars, cédant 88 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 42 cents, à 90,98 dollars.
Les cours du baril perdaient du terrain, après avoir s'être envolés vendredi de plus de 4 dollars à Londres et de plus de 3 dollars à New York. Le prix du Brent s'était hissés sur le marché londonien à 109,13 dollars, son niveau le plus élevé depuis plus de deux mois et demi.
Alors qu'il avait vigoureusement bondi vendredi après l'annonce d'une accélération plus forte que prévu des créations d'emploi en juillet aux Etats-Unis, signal encourageant pour la première économie mondiale, "le marché du pétrole a commencé cette nouvelle semaine sans élan", soulignait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Dans un volume d'échanges "remarquablement faible" en raison de la trêve estivale et de l'absence de nombreux opérateurs, "on assiste à un mouvement de prises de bénéfices" mais "comme aucun indicateur macroéconomique majeur n'est attendu (lundi), les fluctuations des cours devraient rester limitées", expliquait-il.
Après le regain d'optimisme général des investisseurs vendredi, les Bourses européennes évoluaient lundi en repli, renouant avec la prudence, et l'euro se trouvait à nouveau sous pression face au dollar.
Le renchérissement, même léger, du dollar n'était pas pour encourager les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine et donc rendu moins attractifs pour les acquéreurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, "en ce qui concerne le différend entre Soudan et Soudan du Sud, la situation continue de s'améliorer", une baisse des tensions géopolitiques qui pouvait contribuer à peser sur les cours du baril, observaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Les deux pays ont conclu samedi un accord prévoyant que le Soudan du sud paiera à Khartoum 9,48 dollars par baril de pétrole sud-soudanais exporté via le Soudan au cours des trois ans et demi à venir.
La production pétrolière du Soudan du Sud, de 350'000 barils par jour, avait été totalement interrompue en janvier, Juba accusant son voisin du Nord de subtiliser illégalement une partie du brut sud-soudanais transitant sur son territoire.
"Même si cet accord est un pas important vers la reprise de la production sud-soudanaise, il reste encore des problèmes cruciaux à régler avant que le pétrole ne puisse être exploité à nouveau, à commencer par la sécurité à la frontière entre les deux pays", tempéraient toutefois les analystes de JBC Energy, notant que cette redémarrage devrait prendre "aussi bien six semaines que six mois".
cha
(AWP / 06.08.2012 13h00)