Le brut flambe à New York, porté par la hausse de l'emploi aux USA
(reprise de vendredi soir)
New York - Les cours du pétrole ont bondi vendredi à New York, portés par des créations d'emplois plus importantes que prévu aux Etats-Unis, signe d'une possible augmentation de la demande de brut à venir dans ce pays, premier consommateur d'or noir au monde.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre a gagné 4,27 dollars par rapport à la clôture de jeudi, à 91,40 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). C'est son plus haut niveau depuis deux semaines.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) pour même échéance a terminé à 108,94 dollars, en hausse de 3,04 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Même si le taux de chômage aux Etats-Unis a pris 0,1 point pour atteindre 8,3%, l'économie américaine a créé en juillet 163'000 emplois de plus qu'elle n'en détruisait, enregistrant une forte poussée par rapport au mois précédent (64'000) et dépassant de loin les attentes des analystes, selon le rapport mensuel du département du Travail.
La publication de l'indice ISM sur l'activité des services aux Etats-Unis, qui a accéléré sa progression en juillet, allant là aussi au-delà des prévisions, a conforté l'optimisme des acteurs.
"Tous les marchés, financiers comme pétroliers, ont réagi à ces chiffres", a indiqué Andy Lipow, analyste de Lipow Oil Associates. Les fortes créations d'emploi "nourrissent les attentes d'une demande plus élevée (de brut) au cours des prochains mois" grâce à une hausse de la consommation, a-t-il ajouté.
Parallèlement "nous constatons une augmentation substantielle de la valeur de l'euro (par rapport au dollar, ndlr) et cela aide à soutenir les prix des matières premières", selon l'expert. L'affaiblissement de la devise américaine rend plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme le brut, pour les investisseurs munis d'autres devises.
La situation en Iran a également soutenu les prix du pétrole. "On entend beaucoup plus de nouvelles sur les sanctions contre ce pays, sur la façon dont l'Iran peut réagir", a souligné James Williams, de WTRG Economics. Les courtiers "gardent ces troubles en tête car la baisse des ventes par l'Iran doit bien être compensée ailleurs", a renchéri Andy Lipow.
Parallèlement, la maintenance d'installations pétrolières en Mer du Nord "exerçait une pression haussière sur le Brent" par rapport au WTI, le brut échangé sur la place new-yorkaise, a remarqué Eric Bickel, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).
Enfin les courtiers s'interrogent "sur la trajectoire d'une tempête tropicale prévue la semaine prochaine dans la mer des Caraïbes", a indiqué Andy Lipow.
rp
(AWP / 06.08.2012 06h21)