En hausse, marché soutenu par les chiffres de l'emploi américain
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres pour livraison en septembre valait 108,81 dollars, montant de 2,91 dollars par rapport à la clôture de jeudi, après avoir atteint 109,13 dollars, son niveau le plus élevé depuis plus de deux mois et demi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 4,18 dollars, à 91,31 dollars.
"Les prix du brut ont rebondi vendredi après les pertes essuyées la veille, engrangeant de très forts gains du fait d'un affaiblissement du dollar" et un regain d'optimisme sur le marché, commentait Brenda Kelly, analyste chez CMC Markets.
Le billet vert reculait vendredi nettement face à l'euro, les investisseurs s'écartant de la valeur refuge qu'est le dollar pour favoriser des actifs comme les matières premières et la monnaie unique européenne, dans un regain d'optimisme alimenté par des créations d'emploi meilleures qu'attendu aux Etats-Unis en juillet.
L'affaiblissement de la devise américaine rend plus attractif les achats de matières premières libellées en dollar, comme le brut, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Jeudi, la déception provoquée par l'absence d'annonce forte de la Banque centrale européenne (BCE) avait fait nettement reculer les cours, les investisseurs se trouvant déçu par le fait que l'institution n'annonce pas de nouvelles nouvelles mesures de soutien à la zone euro.
"Quand on relève la barre, ce n'est pour passer en-dessous, mais c'est exactement ce qu'a fait jeudi le président de la BCE Mario Draghi", commentait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Alors que M. Draghi avait suggéré la semaine dernière que la BCE pourrait intervenir sur les marchés obligataires, l'institution n'a annoncé jeudi aucune nouvelle mesure face à l'aggravation de la crise de la dette, ce qui a fortement déçu les opérateurs et fait chuter les cours du baril à l'unisson de l'euro et des places boursières.
Mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) "avait déjà déçu les marchés en n'évoquant pas de nouvelle phase d'assouplissement monétaire (pour aider l'économie, NDLR). Les banques centrales parlent, mais n'agissent pas" et "cela ne plaît pas aux marchés", ajoutait M. Hufton.
Mais d'autres facteurs expliquent aussi la progression du Brent: "la production en mer du Nord entre en période de maintenance", réduisant l'offre pétrolière de la région et dopant les cours londoniens, estimaient les analystes de Commerzbank.
En outre, "les inquiétudes sur un conflit au Moyen-Orient, avec Israël et l'Iran se préparant à une escalade des tensions, soutiennent plus particulièrement le Brent", la place londonienne étant plus sensible aux perturbations de la production au Moyen-Orient, ajoutaient-ils.
"La situation au Moyen-Orient est explosive" et la démission jeudi de Kofi Annan de son poste de médiateur de l'ONU pour la Syrie "devrait alarmer encore davantage" les marchés, observait de son côté David Hufton.
ds
(AWP / 03.08.2012 18h40)