Le brut grimpe, le marché sur ses gardes avant l'emploi américain
Vers 10H25 GMT (12H25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres pour livraison en septembre valait 106,65 dollars, montant de 75 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait pour sa part 1,06 dollar à 88,19 dollars.
Les cours du baril profitaient de quelques achats à bon compte de la part des investisseurs, après le repli des prix de la veille provoqué par l'absence de nouvelles mesures de soutien à la zone euro de la part de la BCE.
"Quand on relève la barre, ce n'est pour passer en-dessous, mais c'est exactement ce qu'a fait jeudi le président de la BCE Mario Draghi", commentait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Alors que M. Draghi avait suggéré la semaine dernière que la BCE pourrait intervenir sur les marchés obligataires, l'institution n'a annoncé jeudi aucune nouvelle mesure face à l'aggravation de la crise de la dette, ce qui a fortement déçu les opérateurs et fait chuter les cours du baril à l'unisson de l'euro et des places boursières.
Mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) "avait déjà déçu les marchés en n'évoquant pas de nouvelle phase d'assouplissement monétaire (pour aider l'économie, ndlr). Les banques centrales parlent mais n'agissent pas" et "cela ne plaît pas aux marchés", ajoutait M. Hufton.
Cependant, si le WTI new-yorkais s'est repris nettement vendredi dans les échanges asiatiques après avoir lâché plus de 1,70 dollar jeudi, le Brent londonien avait pour sa part effacé dès jeudi soir une grande partie des pertes enregistrées après la conférence de presse de la BCE.
"Plusieurs facteurs expliquent la résistance du Brent: alors que la production d'or noir aux Etats-Unis ne cesse de croître, la production en mer du Nord entre en période de maintenance", réduisant l'offre pétrolière de la région et dopant les cours londoniens, estimaient les analystes de Commerzbank.
En outre, "les inquiétudes sur un conflit au Moyen-Orient, avec Israël et l'Iran se préparant à une escalade des tensions, soutiennent plus particulièrement le Brent", la place londonienne étant plus sensible aux perturbations de la production au Moyen-Orient, ajoutaient-ils.
"La situation au Moyen-Orient est explosive" et la démission jeudi de Kofi Annan de son poste de médiateur de l'ONU pour la Syrie "devrait alarmer encore davantage" les marchés, observait de son côté David Hufton.
Les investisseurs restaient par ailleurs sur leurs gardes avant le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, attendu vendredi et considéré comme un baromètre de la vigueur de l'économie du pays, premier consommateur de brut de la planète.
En juin, l'économie américaine était parvenue à créer 80.000 emplois mais ce chiffre n'avait pas suffi à faire reculer le chômage, qui était resté au niveau élevé de 8,2%.
Annoncé jeudi, le rebond des nouvelles inscriptions au chômage pendant la quatrième semaine de juillet n'était pas de nature à rassurer les opérateurs.
cha
(AWP / 03.08.2012 12h55)