Le brut monte légèrement, le marché attend la décision de la BCE
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres pour livraison en septembre valait 106,51 dollars, grimpant de 55 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 28 cents à 89,19 dollars.
Le marché continuait de digérer le statu quo monétaire décidé mercredi par la Fed, qui n'a pas jugé nécessaire d'engager dès maintenant une troisième phase d'assouplissement monétaire pour stimuler l'activité économique, une annonce qui a déçu certains opérateurs.
En repoussant d'éventuelles nouvelles mesures à septembre ou plus tard, "la Fed se contente de discours (...) et l'absence d'actes a accru la pression sur l'euro face au dollar", ce qui a contribué à peser sur les cours du pétrole, observait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Des mesures de soutien des banques centrales, notamment via des injections de liquidités, contribuent habituellement à stimuler les investissements dans les matières premières mais aussi, lorsqu'elles sont mises en place par la Fed, à diluer la valeur du dollar, renfonçant l'attractivité du pétrole, libellé dans la monnaie américaine, pour les acquéreurs munis d'autres devises.
"La Fed a raté l'occasion de donner un coup de fouet aux marchés, en dépit des inquiétudes sur la morosité de l'économie américaine et alors qu'il n'y a certainement rien d'encourageant dans le tableau de l'économie mondiale", soulignait David Hufton, analyste du courtier PVM, rappelant notamment la nouvelle contraction de l'activité manufacturière en Chine en juin, dévoilée mercredi.
Désormais, "les investisseurs vont tourner leur attention vers l'issue de la réunion de politique monétaire de la BCE (jeudi) avant le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis vendredi", un baromètre de la vigueur de la première économie mondiale, poursuivait M. Jakob.
Des propos du président de l'institution Mario Draghi, qui avait affirmé la semaine dernière que la BCE était prête à tout pour sauver l'euro, avaient été interprétés comme le signal d'une possible intervention de la banque centrale sur les marchés obligataires, afin de soulager des pays en difficultés comme l'Espagne.
Ces espoirs continuaient de soutenir l'euro face au dollar jeudi, apportant un certain soutien aux cours du brut.
"Comme M. Draghi a alimenté les attentes d'un solide coup de pouce monétaire, le potentiel de déception est considérable", avertissaient cependant les analystes de Commerzbank.
Les prix du brut restaient par ailleurs aidés par l'annonce mercredi d'une chute de 6,5 millions de barils des stocks de brut américains lors de la semaine achevée le 27 juillet, un repli huit fois plus prononcé que les prévisions des analystes.
sm
(AWP / 02.08.2012 12h45)