Poursuite de la hausse, portée par la contestation au Moyen-Orient
Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 103,66 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, grimpant de 58 cents par rapport à la clôture de la veille. Il était monté lundi jusqu'à 104,30 dollars, son plus fort niveau depuis fin septembre 2008.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars progressait de 42 cents à 85,23 dollars. Il était descendu lundi jusqu'à 84,58 dollars, son plus bas niveau depuis le 1er décembre.
Le marché du pétrole restait suspendu à l'évolution de la situation en Egypte, et dans l'ensemble du Moyen-Orient, alors que les opérateurs redoutent une propagation dans la région du mouvement de révolte ayant entraîné vendredi la démission du président égyptien Hosni Moubarak.
"Alors que la contestation en Egypte semble s'atténuer après le départ du président Moubarak, de nouvelles protestations concernant des revendications salariales apparaissent dans le pays", observait David Hart, analyste de Westhouse Securities.
L'Egypte abrite deux routes stratégiques pour l'acheminement du brut pompé dans les pays du Golfe, le canal de Suez et l'oléoduc Sumed (Suez-Méditerranée).
"Par ailleurs, d'autres pays de la région font désormais également face à des mouvements de protestation, même si de plus petite envergure. Ces tensions poussent le Brent à ses plus hauts niveaux depuis deux ans", ajoutait M. Hart.
Bahreïn, le Yémen et l'Iran -- deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) -- ont été le théâtre lundi de manifestations anti-gouvernementales qui ont donné lieu à des affrontements avec les forces de sécurité.
En revanche, les derniers chiffres sur l'inflation chinoise, faisant état pour janvier d'une hausse de 4,9% sur un an des prix à la consommation, étaient de nature à modérer l'enthousiasme des opérateurs.
Même si elle ressort légèrement inférieure aux attentes, cette inflation soutenue fait redouter une poursuite des mesures de resserrement monétaire en Chine, susceptibles d'affecter la demande énergétique du géant asiatique, deuxième consommateur mondial de brut.
L'écart entre le Brent échangé à Londres et le WTI coté sur la place new-yorkaise restait mardi à des niveaux historiques, supérieur à 18 dollars. "Cette différence énorme devrait perdurer à court terme, et même se creuser encore davantage", avertissaient les experts de Commerzbank.
Le niveau extrêmement élevé des stocks de Cushing, principal terminal des Etats-Unis, où est stocké le brut texan (WTI), pèse lourdement sur le marché new-yorkais et contribue à l'isoler des marchés internationaux du pétrole.
"Si les prochains chiffres sur les réserves pétrolières américaines (attendus mercredi, ndlr) témoignent d'une nouvelle hausse des stocks à Cushing, alors le contrat de référence du WTI devrait subir une pression renouvelée, et l'écart (avec le Brent) s'accentuer encore plus", estimait Commerzbank.
cha
(AWP/15 février 2011 13h07)