Le brut progresse, le marché guette les stocks américains et la Fed
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, pour livraison en septembre valait 105,44 dollars, grimpant de 52 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 13 cents à 88,19 dollars.
"Tous les yeux sont tournés vers la Réserve fédérale américaine (Fed), même si les espoirs de voir l'institution prendre des mesures décisives pour stimuler l'économie sont en train de s'estomper", observaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Alors que la Fed doit annoncer mercredi sa décision de politique monétaire, à la veille d'une réunion de la Banque centrale européenne (BCE), les investisseurs s'interrogeaient ces derniers jours sur d'éventuelles nouvelles mesures d'assouplissement monétaire des banques centrales.
De telles mesures, qui peuvent se traduire par des injections de liquidités dans l'économie, contribuent habituellement à stimuler les investissements dans les matières premières mais aussi, lorsqu'elles sont mises en place par la Fed, à diluer la valeur du dollar, ce qui accroît l'attractivité du pétrole, libellé dans la monnaie américaine, pour les acquéreurs munis d'autres devises.
"Les opérateurs ont réduit leur attentes d'une nouvelle phase d'assouplissement monétaire, mais le président de la Fed Ben Bernanke pourrait toutefois suggérer la mise en place de mesures de soutien" plus tard dans l'année ou la prolongation jusqu'en 2015 du taux d'intérêt quasi-nul de l'institution, estimait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Alors qu'une série d'indicateurs ternes a récemment confirmé le ralentissement de l'économie aux Etats-Unis, "les investisseurs tourneront aussi leur attention sur les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE)", baromètre de la demande énergétique du pays, ajoutait-il.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'un repli de 800'000 barils des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 27 juillet.
Les stocks d'essence sont eux attendus en hausse de 500'000 barils et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en augmentation de 800'000 barils.
De son côté, la fédération professionnelle API, qui publie ses propres estimations, a jugé mardi soir que les stocks de brut américain avaient enregistré la semaine dernière un repli massif de 11,6 millions de barils.
"On aurait pu supposer qu'un chiffre aussi spectaculaire allait tirer les prix du baril vers le haut, mais en fait, cela n'a pas enrayé le repli des cours avant la clôture mardi. Cet impact minimal reflète le fait que cette baisse a été perçue comme très exagérée", observait-on chez JBC Energy.
Le marché digérait par ailleurs mercredi l'annonce d'une nouvelle baisse de l'activité manufacturière en Chine en juillet, à son plus bas niveau en huit mois, nouveau signal inquiétant pour la vigueur économique du deuxième pays consommateur de brut de la planète.
rp
(AWP / 01.08.2012 12h56)