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Le brut à New York ne profite pas des tensions géopolitiques

prix-du-petroleNew York : Les prix du pétrole ont reculé lundi à New York, alors même qu'ils ont bondi à Londres où le brut s'échangeait avec une prime d'environ 18 dollars face aux risques de propagation des mouvements de contestation au Proche-Orient.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars a terminé à 84,81 dollars, en recul de 77 cents par rapport à vendredi.

Mais à Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance en avril a gagné 1,65 dollar à 103,08 dollars.

Le marché a surtout été marqué par l'élargissement du différentiel de prix entre le baril de "WTI", le brut échangé à New York, et celui du Brent échangé à Londres, qui évolue à des niveaux record depuis une semaine et se rapproche de 20 dollars.

Alors que les tensions en Egypte, où le président Hosni Moubarak a fini par quitter le pouvoir sous la pression populaire, ont dans un premier temps affecté les deux marchés, elles dynamisaient désormais principalement les cours du Brent.

"Si quelque chose arrive, cela affectera le Brent plus directement que le WTI", a expliqué Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock. "Une façon de réduire (...) la prise de risque est d'acheter l'un, et de vendre l'autre".

"C'est une façon de participer sans s'exposer unilatéralement", a-t-il ajouté.

Le marché restait ainsi focalisé sur le développement de la situation au Proche-Orient, dans le sillage de la contestation égyptienne.

L'importance stratégique du canal de Suez pour la région expliquait l'attention portée au Brent et aux barils de pétrole asiatique plus qu'au pétrole extrait en Amérique du nord.

Le marché du Brent était aussi soutenu par le fait que la production en mer du Nord a connu des difficultés après d'importantes tempêtes, tandis que le marché américain restait bien approvisionné, les réserves s'accumulant à Cushing, principal terminal situé dans l'Oklahoma (sud).

"La transition en Egypte sera difficile, mais ce sont les informations sur des troubles latents en Iran, exportateur clé, et sur des manifestations régulières en Algérie, au Bahreïn et au Yémen qui sont un souci plus direct pour le marché pétrolier", ont précisé les analystes de JPMorgan Global Commodities Research.

Des milliers d'étudiants et d'avocats ont manifesté lundi au Yémen, où des protestataires ont été légèrement blessés lors de heurts. En Iran, plusieurs milliers de personnes ont affronté la police dans les rues de Téhéran et à Bahreïn, plusieurs dizaines de personnes ont tenté de manifester à Nouidrat.

"Si ces tensions accrues dans les économies émergentes sont difficiles à quantifier, elles doivent toutefois être prises au sérieux. Les économies en développement sont prépondérantes aussi bien pour la croissance de l'offre que pour celle de la demande de pétrole", ont souligné les analystes de JPMorgan.

La séance n'a toutefois pas été linéaire pour le WTI, le contrat de référence montant à un moment jusqu'à 86,52 dollars. Les chiffres sur la demande de la Chine se sont révélés particulièrement robustes malgré des mesures de resserrement de politique monétaire.

Le géant asiatique a ainsi importé 5,13 millions de barils par jour en janvier, ce qui représente une hausse de 27% sur un an et le troisième plus haut niveau jamais enregistré par les importations chinoises, selon les experts de Commerzbank.

rp

(AWP/15 février 2011 06h21)

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