Le brut finit en baisse à New York: tension avant la Fed et la BCE
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont fini en baisse lundi à New York, dans un marché peu animé qui se réservait pour les réunions de politique monétaire des banques centrales américaine et européenne, attendues plus tard dans la semaine.
Le baril de référence pour livraison en septembre a cédé 35 cents par rapport à la clôture de vendredi, à 89,78 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE), pour même échéance, a fini à 106,20 dollars, en recul de 27 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Les investisseurs font preuve de prudence "en attendant de connaître les résultats des réunions de la BCE et de la Fed", a indiqué John Kilduff, analyste chez Again Capital. "C'est ce qui domine aujourd'hui", a-t-il souligné.
"Encore une nouvelle semaine avec le marché pétrolier qui est guidé par les espoirs et la peur", a observé Matt Smith de son côté, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).
La Réserve fédérale tient une réunion de politique monétaire mardi et mercredi, qui sera suivi jeudi par une autre de la Banque centrale européenne (BCE). Le président de cette dernière institution a assuré la semaine dernière que tout serait mis en oeuvre pour sauver l'euro, ce qui a semblé ouvrir la porte à des achats de dette espagnole et italienne.
Cela avait nettement dopé les marchés, ce qui a conduit lundi les investisseurs à effectuer quelques prises de bénéfice, a dit M. Kilduff.
De son côté, le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker a promis dimanche que la zone euro était prête à agir de concert avec la BCE via son Fonds de secours, un nouveau signe de la détermination des dirigeants européens à calmer les marchés et à sauver l'euro.
"Les spéculations sur de nouvelles mesures de relance des banques centrales (américaine et européenne) offrent un soutien aux prix des matières premières en ce début de semaine", marqué par ailleurs par un rebond sensible de l'appétit des investisseurs spéculatifs pour le pétrole, ont remarqué les experts de Commerzbank.
"Quand la Fed aura fait sa déclaration, on pourra se positionner", a ajouté Rich Ilczyszyn, analyste chez iiTrader.com, notant qu'"en plus, c'est la fin du mois et personne ne veut vraiment prendre de risque".
Et avec un marché qui, de manière générale "manque de clarté, la pression se fait plus grande", a poursuivi M. Kilduff.
Pour les experts de Commerzbank, toutefois, "il y a un certain potentiel de déception" avec ces réunions de politiques monétaires.
En outre, le marché gardait un oeil sur le Proche-Orient. "Les violences en cours en Syrie perturbent les marchés" qui craignent que "les révoltes puissent se propager, alors que les tensions avec l'Iran se poursuivent", a noté M. Smith.
Toutefois, a fait valoir M. Kilduff, "la prime au risque géopolitique ne reviendra pas à l'avant plan tant que la situation n'aura pas plus évolué en Syrie", a indiqué M. Kilduff, alors que Damas cherchait à déloger les rebelles syriens d'Alep, deuxième ville du pays.
rp
(AWP / 31.07.2012 06h21)