Le brut termine en hausse, espoir pour la zone euro
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en hausse jeudi à New York, portés par la promesse du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi de "tout faire" pour assurer la survie de l'euro.
Le baril de référence pour livraison en septembre a gagné 42 cents par rapport à la clôture de mercredi, à 89,39 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE), pour même échéance, a fini à 105,26 dollars, en hausse de 88 cents par rapport à la clôture de mercredi.
"Toute la hausse de la journée a été générée par les commentaires du président de la banque centrale européenne", a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Mario Draghi a déclaré jeudi à Londres que la BCE était "prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro". "Et croyez-moi, ce sera suffisant", a-t-il insisté, estimant également que la BCE avait pour mission de réagir à l'envol des taux d'emprunt.
"Si les primes de risque sur la dette souveraine handicapent la transmission de la politique monétaire, elles entrent dans le cadre de notre mandat", a-t-il souligné, ce qui laisse entendre que la BCE pourrait reprendre sous peu ses rachats d'obligations publiques sur le marché secondaire (là où s'échangent les titres déjà émis), quasiment à l'arrêt depuis mi-février.
Après des mois passés à assister à l'aggravation de la crise de la dette en Europe, sans que les autorités du Vieux continent ne semblent capables d'enrayer la contagion, ces propos distillent "beaucoup d'espoir dans le marché, les banques centrales vont sans doute enfin agir", a dit John Kilduff, d'Again Capital.
Mais certains observateurs américains, tel Phil Flynn, de Price Futures Group, appelaient à la prudence, notant que "Draghi est connu pour décevoir" les marchés, d'autant que "les spéculations sur une sortie de la Grèce de la zone euro se multiplient".
C'est pour cette raison que le marché pétrolier a effacé une partie de ses gains au fil de la séance, selon M. Lipow: "Le marché redevient peu à peu plus sceptique, on se demande ce que la BCE compte réellement faire et comment".
Ce léger regain d'optimisme profitait à l'euro mais affaiblissait le billet vert. Or, une baisse de la monnaie américaine rend plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les cours de brut regagnaient donc du terrain après avoir été ébranlés la veille par les chiffres très moroses publiés la veille par le Département américain de l'Energie (DoE).
"Le DoE a fait état (pour la semaine achevée le 20 juillet, ndlr) d'une hausse totale de plus de 10 millions de barils des stocks pétroliers américains, ce qui n'est pas un petit chiffre", a observé Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Les stocks de brut ont en effet enregistré un bond inattendu de 2,7 millions de barils, tandis que les stocks d'essence, très surveillés lors de la période estivale des grands déplacements en voiture, s'envolaient de 4,1 millions de barils.
Les prix avaient cependant été aidés mercredi "par des spéculations sur une possible relance des mesures d'assouplissement monétaire" de la Réserve fédérale américaine (Fed), rappelait M. Jakob.
"Dans l'attente d'une réunion de politique monétaire de la Fed la semaine prochaine, il faut s'attendre à une volatilité à court terme des prix" du pétrole, a-t-il noté.
rp
(AWP / 27.07.2012 06h21)