Le brut se replie, les inquiétudes sur la demande continuent de peser
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, pour livraison en septembre valait 103,52 dollars, en baisse de 86 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 90 cents à 88,07 dollars.
Les cours du baril baissaient jeudi dans un marché encore sous le coup des chiffres très moroses publiés la veille par le Département américain de l'Energie (DoE).
"Le DoE a fait état (pour la semaine achevée le 20 juillet, ndlr) d'une hausse totale de plus de 10 millions de barils des stocks pétroliers américains, ce qui n'est pas un petit nombre. Il n'y avait rien de très inspirant dans ce rapport qui a accru la pression sur le marché", observait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Ainsi, les stocks de brut ont ainsi enregistré un bond inattendu de 2,7 millions de barils, tandis que les stocks d'essence, très surveillés lors de la période estivale des grands déplacements en voiture, s'envolaient de 4,1 millions de barils.
Les cours du baril avaient nettement accéléré leur recul mercredi après les chiffres du DoE, mais "ils avaient finalement effacé leurs pertes en toute fin de séance, aidés par des spéculations sur une possible relance des mesures d'assouplissement monétaire" de la Réserve fédérale américaine (Fed), rappelait M. Jakob.
"Dans l'attente d'une réunion de politique monétaire de la Fed la semaine prochaine, il faut s'attendre à une volatilité à court terme des prix" du pétrole, notait-il.
Ces mesures de soutien de la Fed, qui peuvent se traduire par des injections de liquidités, sont susceptibles de stimuler les investissements dans les matières premières, mais aussi de diluer la valeur du dollar, ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la devise américaine pour les investisseurs munis d'autres monnaies.
Dans ce contexte, les opérateurs scruteront la publication vendredi d'une première estimation du Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au deuxième trimestre. Un chiffre plus mauvais qu'attendu pourrait alimenter les attentes de nouvelles mesures de la Fed pour aider une économie à la peine.
Mais le rebond des cours enregistré mercredi soir aura été de courte durée, dans un marché toujours plombé par les inquiétudes persistantes sur la zone euro, et en particulier sur la situation financière de l'Espagne, que les investisseurs redoutent de voir contrainte de demander une aide extérieure.
"Mercredi a encore été une journée de nouvelles économiques moroses: le Produit intérieur brut britannique s'est contracté plus qu'attendu au deuxième trimestre, le baromètre IFO (du moral des entrepreneurs allemands, ndlr) a reculé en juillet", expliquait David Hufton, analyste du courtier PVM.
De plus, la délégation des institutions créancières de la Grèce actuellement en visite à Athènes "est en train de découvrir que le pays est très en retard dans les réformes exigées" en échange du plan de sauvetage international, poursuivait M. Hufton.
cha
(AWP / 26.07.2012 12h50)