Le brut chute de plus de 3 dollars à New York, plombé par l'Europe
Vers 13H25 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, plongeait de 3,35 dollars à 88,48 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Dans le sillage des places boursières, les cours du pétrole chutaient lundi sous le poids d'une regain d'inquiétude pour la zone euro, se dépréciant de plus de 3,5% à l'ouverture.
"Les craintes au sujet de la crise de la dette en zone euro ont mis un terme à la montée des prix du pétrole" dopés la semaine dernière par des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, ont relevé les analystes de Commerzbank, qui notaient également l'influence baissière "du renforcement du dollar".
En effet, le renchérissement du billet vert rendait les achats de brut, libellés en dollar, moins attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises.
Face au dollar, la devise européenne descendait jusqu'à 1,2075 dollar, un nouveau plus bas en deux ans. Elle plongeait également à son plus bas niveau face au yen en 11 ans, l'euro passant sous les 95 yens pour la première fois depuis novembre 2000.
"Les marchés sont clairement en train de réagir au regain d'inquiétude au sujet de la zone euro, et particulièrement l'Espagne, où la dette souveraine a franchi le taux de 7,5% (jugé insoutenable sur la durée et à un nouveau plus haut depuis la création de la zone euro en 1999, ndlr), après la demande d'assistance financière des provinces espagnoles, en désarroi", a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
En effet, loin d'être rassurés par l'approbation vendredi des modalités du plan de secours aux banques espagnoles allant jusqu'à 100 milliards d'euros par la zone euro, les investisseurs se sont surtout inquiétés de la demande d'aide le même jour de la région de Valence, une des plus importantes du pays.
"Et le fait que la Grèce soit en train de tenter de renégocier son plan de sauvetage n'arrange rien. Les perspectives de croissance de la zone euro empirent et annoncent un déclin persistant de la consommation de brut", ce qui fait chuter les prix, a ajouté M. Lipow.
En outre, pour lui, "cette crise (de la zone euro) rend le marché du brut de plus en plus volatil et il est de moins en moins rare de voir de telles évolutions de prix en cours de séance".
cha
(AWP / 23.07.2012 16h00)