Le brut recule à New York, sur prises de bénéfices et Europe
(reprise de vendredi soir)
New York - Les cours du pétrole ont reculé vendredi à New York, dans un marché tiré à la baisse par des prises de bénéfices après une forte progression des prix la veille, et par de vives inquiétudes pour la crise en zone euro, de mauvais augure pour la demande en brut.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août, dont c'était le dernier jour de cotation, s'est déprécié de 1,22 dollar à 91,44 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres également, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, a clôturé en baisse de 97 cents à 106,83 dollars.
"Nous avons connu six séances de hausse consécutives, le marché est seulement en train de faire une petite pause, dans le sillage des places boursières", gagnées par un regain d'inquiétudes pour la zone euro et l'Espagne, a pointé Rich Ilczyszyn, de iiTrader.
Outre des prises de bénéfices après un plus haut du WTI depuis la mi-mai atteint jeudi, à 92,66 dollars le baril, l'aggravation de la situation économique et financière de la quatrième économie européenne, et les craintes d'un effet de contagion sur les autres pays de la zone, plombaient le moral des courtiers.
"La crise européenne revient au centre de l'attention", a ainsi noté Matt Smith, de Summit Energy, et "les taux obligataires à 10 ans de l'Espagne ont franchi la ligne rouge en passant au-dessus de 7%", un taux jugé insoutenable à long terme sur le plan financier.
D'autre part, le retour de l'Europe au premier plan provoquait une baisse de l'euro face au dollar, une devise jugée moins risquée par les investisseurs, pesant sur les prix du pétrole.
En effet, le renchérissement du billet vert rendait moins attractifs les achats d'actifs, comme le brut ou d'autres matières premières libellées en dollar, pour les acheteurs munis d'autres monnaies.
Enfin, la présence de "signes montrant un ralentissement de la demande chinoise (...), tels que la hausse des réserves de brut en Chine en juin de 4,8% par rapport au mois précédent et une décélération de l'activité des raffineries en Chine", ont également freiné l'entrain du marché, a ajouté Phil Flynn, de Price Futures Group.
"Mais les cours se maintiennent au-dessus du seuil des 90 dollars, ce qui montre que d'un point de vue technique, ils pourraient continuer d'évoluer à la hausse, vers 96 dollars le baril", a nuancé M. Ilczyszyn, le marché étant toujours soutenu par une prime de risque à cause d'une "situation au Moyen-Orient et en Iran encore loin d'être résolue".
"La montée des hostilités en Syrie risque toujours de s'étendre au-delà des frontières du pays et cela cause beaucoup d'inquiétudes", a ainsi souligné David Morrison, analyste chez GFT Markets.
Le régime de Damas a été touché mercredi par un attentat qui a porté un coup à l'appareil sécuritaire syrien en tuant plusieurs responsables de premier plan.
L'armée a lancé vendredi une contre-offensive pour reprendre les quartiers rebelles de Damas et était engagée dans des combats sans précédent à Alep, deuxième ville de Syrie, la spirale de violences faisant des dizaines de morts.
rp
(AWP / 23.07.2012 06h21)