Le brut recule sur des prises de bénéfices, inquiétudes en zone euro
Vers 16H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 105,98 dollars, en baisse de 1,82 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août, dont c'est le dernier jour de cotation, cédait pour sa part 1,75 dollar à 90,91 dollars.
Les prix du baril avaient bondi jeudi de plus de 2,50 dollars, se hissant des deux côtés de l'Atlantique à leurs plus hauts niveaux depuis sept semaines, dopées par les tensions géopolitiques.
Mais "les prix sont repartis à la baisse vendredi après le fort rebond de la veille sur le marché du pétrole, alors que les investisseurs soupèsent les bons résultats d'entreprises face aux mauvaises publications économiques aux Etats-Unis", a commenté Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Alors que les conditions économiques restent instables, en zone euro et particulièrement en Espagne, "le recul des Bourses européennes a laissé le champ libre à une nouvelle correction à la baisse sur le marché du pétrole en raison de prises de bénéfices", a-t-elle ajouté.
Les marchés s'inquiètent particulièrement de la situation de l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, qui fait face à des taux d'intérêt à long terme supérieurs à 7%.
Les investisseurs continuent cependant de surveiller également la situation géopolitique, qui pourrait a contrario apporter du soutien au marché en raison des inquiétudes sur l'offre.
"La montée des hostilités en Syrie risque toujours de s'étendre au-delà des frontières du pays et cela cause beaucoup d'inquiétudes", a ainsi souligné David Morrison, analyste chez GFT Markets.
Le régime de Damas a été touché mercredi par un attentat qui a porté un coup à l'appareil sécuritaire syrien en tuant plusieurs responsables de premier plan.
L'armée a lancé vendredi une contre-offensive pour reprendre les quartiers rebelles de Damas et était engagée dans des combats sans précédent à Alep, deuxième ville de Syrie, la spirale de violences faisant des dizaines de morts.
"Par ailleurs, Israël continue de muscler son discours contre l'Iran, après l'attentat de mercredi en Bulgarie contre un bus israélien, ce qui avive encore davantage les récentes tensions entre Téhéran et les pays occidentaux", a ajouté Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
En effet, à la suite d'un attentat mercredi contre un bus de touristes en provenance d'Israël, qui a tué au moins cinq ressortissants israéliens à l'aéroport de Bourgas, sur la Mer Noire, Tel Aviv a promis des représailles et a accusé l'Iran d'être le commanditaire et le Hezbollah libanais l'exécutant.
De surcroît, le prix du Brent restait soutenu par des inquiétudes sur l'offre d'or noir en mer du Nord, alors que les plateformes de la région doivent être arrêtées pour maintenance à partir de la mi-août, observaient les experts de Commerzbank.
"Cela représentera une baisse de production allant jusqu'à 200'000 barils par jour" durant plusieurs semaines, ont-ils averti.
rp
(AWP / 20.07.2012 18h30)