Le brut en nette hausse à New York, tensions au Moyen-Orient
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont terminé en forte hausse jeudi à New York, à leur plus haut depuis la mi-mai, l'escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, grande région productrice d'or noir, provoquant un regain d'appétit pour le risque chez les investisseurs.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août s'est envolé de 2,79 dollars à 92,66 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), atteignant son plus haut en clôture depuis le 17 mai.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, a gagné 2,64 dollars par rapport à la clôture de mercredi, à 107,80 dollars. Il s'agit de son plus haut niveau en clôture depuis le 22 mai.
Les cours de l'or noir clôturaient ainsi en hausse pour une septième séance consécutive, dopés par une escalade des tensions au Moyen-Orient, une région essentielle pour l'approvisionnement en or noir.
"Les violences en Syrie et la possibilité de la chute du régime syrien, et ses implications financières pour l'Iran, dont la Syrie est un client majeur, font grimper la prime de risque" sur les cours du pétrole, a noté John Kilduff, de Again Capital.
Le régime de Damas a été touché mercredi par un attentat qui a porté un coup à l'appareil sécuritaire syrien en tuant plusieurs responsables de premier plan, alors que la capitale était le théâtre de combats d'une extrême violence depuis cinq jours, des centaines de personnes fuyant les bombardements.
"Et la situation est loin d'être réglée", a ajouté M. Kilduff, qui notait qu'à New York, la Russie et la Chine ont à nouveau voté contre une résolution occidentale menaçant le régime syrien de sanctions au Conseil de sécurité de l'ONU, pour la troisième fois depuis mars 2011.
Outre la situation syrienne, pour Phil Flynn, de Price Futures Group, "l'acte terroriste en Bulgarie" a également joué un rôle crucial pour "faire tourner le marché à la hausse, le situation (devenant) de plus en plus explosive" dans une région clef pour la production pétrolière mondiale.
En effet, à la suite d'un attentat suicide mercredi contre un bus de touristes israéliens, qui a tué au moins cinq ressortissants d'Israël à l'aéroport de Bourgas, sur la Mer Noire, Tel Aviv a promis des représailles et a accusé l'Iran d'être le commanditaire et le Hezbollah libanais l'exécutant.
"Cette rhétorique n'aide certainement pas à apaiser le climat de tension", a noté M. Kilduff.
"Le marché est un peu fou actuellement: il s'est (...) apprécié de 17% depuis la fin juin", a constaté Matt Smith, de Summit Energy, qui a constaté un "regain d'appétit du marché pour les actifs plus risqués (comme l'or noir) dans le sillage des places boursières, l'Europe perdant de son influence" négative sur les cours.
Outre le regain de tension sur le front de l'approvisionnement, "les chiffres des réserves de brut (publiés par le département américain de l'Energie -DoE- mercredi) soutiennent également les prix", a relevé Commerzbank.
Les réserves de brut aux Etats-Unis ont poursuivi leur déclin amorcé début juillet après avoir atteint un plus haut niveau en 22 ans, avec une baisse de 800'000 barils enregistrée lors de la semaine achevée le 13 juillet.
rp
(AWP / 20.07.2012 06h21)