Le brut grimpe, dopé par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 106,36 dollars, en hausse de 1,20 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août gagnait pour sa part 90 cents à 90,77 dollars.
Vers 07H30 GMT, les cours du baril se sont même hissés jusqu'à 106,49 dollars à Londres et 90,85 dollars à New York, des niveaux plus vu depuis le 30 mai.
Le marché du pétrole restait sous pression "en raison de tensions géopolitiques croissantes" au Moyen-Orient, et "la crainte d'une escalade supplémentaire des tensions dans la région continue de doper les prix", observait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Damas a ainsi été touché mercredi par un attentat qui a porté un coup à l'appareil sécuritaire syrien en tuant plusieurs responsables de premier plan. Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a alors mis en garde contre une situation en Syrie qui "devient incontrôlable".
"La Syrie a une capacité de production de pétrole de seulement 400.000 barils par jour (soit deux fois moins que le Royaume-Uni, ndlr), mais quand un attentat (...) dans le pays tue des alliés proches du (président syrien) Bachar al-Assad, il est inévitable de voir les prix du brut monter" car cela attise les tensions dans la région, soulignait M. Varga.
Par ailleurs, le marché était soutenu par l'attentat survenu mercredi en Bulgarie contre un bus de touristes israéliens. Cet attentat à l'aéroport bulgare de Bourgas, sur la Mer Noire, qui a tué au moins cinq Israéliens, a été imputé par Israël à l'Iran.
"Dans le contexte des sanctions internationales contre Téhéran, des menaces iraniennes de fermer le détroit d'Ormuz (par lequel transite un tiers du trafic pétrolier maritime mondial, ndlr), et de l'accroissement des forces militaires américaines dans le Golfe, ce qui s'est passé mercredi en Syrie et en Bulgarie n'est pas susceptible de faire baisser les cours" du brut, indiquait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
La nervosité dans le détroit d'Ormuz avait déjà été alimentée lundi par un incident impliquant un navire militaire américain, qui avait ouvert le feu, au large des côtes des Emirats arabes unis, sur un petit bateau à moteur jugé menaçant.
Dopé par une "prime de risques géopolitiques", le marché est "davantage inquiet pour les évènements (en Syrie et en Bulgarie) que par les dernières statistiques du Département américain de l'Energie (DoE)" publiées mercredi, estimait M. Jakob.
Le DoE avait fait état d'une baisse de 800'000 barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 13 juillet, un recul un peu moins fort qu'attendu par les analystes mais qui poursuivait le repli amorcé début juillet après avoir atteint leur plus haut niveau en 22 ans.
Par ailleurs, "certains opérateurs sont en vacances et le volume d'échanges est particulièrement bas cette semaine" sur le marché londonien, ce qui tend à accentuer les fluctuations des cours du baril dans un marché nerveux, notait M. Jakob.
rp
(AWP / 19.07.2012 12h46)