Le regain de tensions au Proche-Orient porte le brut à New York
(reprise de la veille)
New York - Les cours du brut ont terminé en hausse mercredi à New York, portés par le regain de violences en Syrie ainsi que par un attentat qui a visé des Israéliens en Bulgarie, le Proche-Orient renvoyant l'or noir à des niveaux plus vus depuis le 30 mai.
Le baril de référence pour livraison en août a gagné 65 cents par rapport à la clôture de mardi, pour terminer à 89,87 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, a terminé à 105,16 dollars, en hausse de 1,16 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Les opérateurs pétroliers ont suivi "la nouvelle escalade de la tension au Proche-Orient", a indiqué John Kilduff, analyste d'Again Capital.
En particulier, "la situation en Syrie a recommencé à pousser les cours à la hausse", a-t-il dit, notant que les prix du pétrole ont fini très proches de leur plus haut de la journée.
Le chaos a gagné Damas avec un attentat suicide spectaculaire qui a porté un coup à l'appareil sécuritaire syrien en tuant plusieurs responsables de premier plan. Réagissant à cet attentat, le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a mis en garde contre une situation en Syrie qui "devient incontrôlable".
En outre, le marché a été soutenu par l'attentat contre un bus de touristes israéliens en Bulgarie, a noté M. Kilduff. Au moins six personnes ont trouvé la mort et 32 ont été blessées dans un attentat anti-israélien à l'aéroport bulgare de Bourgas, sur la Mer Noire.
"Il semblerait que l'Iran soit derrière", ce qui pousse fortement les cours à la hausse, a dit l'expert.
Enfin, alors que le président de la banque centrale américaine (Fed) Ben Bernanke témoignait devant le Congrès pour le deuxième jour de suite, les investisseurs gardaient espoir qu'une "mesure d'assouplissement monétaire serait décidée à la fin du mois", a noté M. Kilduff.
"Il pourrait y avoir davantage de liquidités à court terme", via de possibles mesures de la Fed, "ce qui est de bon augure pour (une hausse des) prix du pétrole", a remarqué David Hufton, analyste du courtier PVM.
Une injection de liquidités aurait pour résultat de diluer la valeur du dollar, ce qui favorisait les achats de matières premières, libellées en dollars, pour les acheteurs munis de devises étrangères.
L'or noir avait ouvert en baisse, digérant le ralentissement de la croissance chinoise, après l'avertissement formulé par le Premier ministre chinois Wen Jiabao.
Ce dernier a prévenu mardi que son pays faisait face à une situation difficile pour l'emploi, indiquant que la Chine, deuxième consommateur mondial de brut, devait redoubler d'efforts pour trouver du travail à sa main d'oeuvre en forte croissance, notamment les 250 millions de travailleurs chinois "déplacés" et les 40 millions de nouveaux diplômés.
"Le Premier ministre Wen Jiabao fait un travail formidable pour saper tout optimisme entourant le premier marché émergent", a ironisé Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).
Enfin, le marché a conforté ses gains après la publication des chiffres hebdomadaires contrastés du Département américain de l'Energie (DoE).
Celui-ci a fait état d'une baisse de 800'000 barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 13 juillet, un recul un peu moins fort que le repli de 1,1 million de barils attendu par les analystes.
De leur côté, les stocks d'essence, très surveillés lors de la période estivale des grands déplacements en voiture, ont affiché une baisse de 1,8 million de barils, bien plus prononcée que prévu, mais les stocks de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) ont progressé de 2,6 millions de barils, deux fois plus qu'attendu par les analystes.
rp
(AWP / 19.07.2012 06h21)