Le brut rebondit, dans un marché aidé par des tensions géopolitiques
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 104,92 dollars, en hausse de 92 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août gagnait pour sa part 40 cents à 89,62 dollars.
"La bonne tenue des marchés boursiers a apporté un peu de soutien aux prix du pétrole", mais ces derniers étaient également "soutenus par la détérioration de la situation au Moyen-Orient", où les combats en Syrie s'intensifient et où les tensions s'avivent entre Iran et pays occidentaux, soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Ainsi, le Pentagone a annoncé mardi que les Etats-Unis et une vingtaine d'autres pays conduiraient en septembre un important exercice multinational de lutte antimine dans les eaux internationales au Moyen-Orient.
De son côté, l'Iran avait réitéré ce week-end ses menaces de fermer le détroit d'Ormuz, par le lequel transitent environ 35% du trafic maritime pétrolier mondial, en réaction aux sanctions internationales visant Téhéran.
"Les prix du pétrole ont donc progressé en dépit des inquiétudes toujours vives sur la croissance économique mondiale", poursuivait M. Hewson.
Les investisseurs avaient été refroidis plus tôt mercredi par des propos du Premier ministre chinois Wen Jiabao, qui a averti que son pays, deuxième consommateur de brut, faisait face à une situation difficile sur le plan l'emploi.
Les opérateurs continuaient par ailleurs de décortiquer des propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke, qui a dressé mardi un tableau morose de l'économie des Etats-Unis et réitéré que son institution était prête à soutenir davantage la reprise, mais sans fournir d'indication précise sur un nouvel assouplissement monétaire.
"Ce qui compte, c'est qu'il pourrait y avoir davantage de liquidités à court terme (via de possibles d'injections de liquidités de la Fed pour aider l'économie, ndlr), ce qui est de bon augure pour les prix du pétrole", notait David Hufton, analyste du courtier PVM.
En effet, ces injections de liquidités de la Fed sont susceptibles de stimuler les investissements dans les matières premières mais aussi de diluer la valeur du dollar, ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Enfin, le marché a conforté ses gains après la publication des chiffres hebdomadaires contrastés du Département américain de l'Energie (DoE).
Celui-ci a fait état d'une baisse de 800.000 barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 13 juillet, un recul un peu moins fort que le repli de 1,1 million de barils attendu par les analystes mais poursuivant tout de même un mouvement de baisse entamé après un sommet en 22 ans atteint lors de la première semaine de juillet.
De leur côté, les stocks d'essence, très surveillés lors de la période estivale des grands déplacements en voiture, ont affiché une baisse de 1,8 million de barils, bien plus prononcée que prévu, mais les stocks de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) ont progressé de 2,6 millions de barils, deux fois plus qu'attendu par les analystes.
sm
(AWP / 18.07.2012 18h45)