Le brut hésite, dans un marché douché par des propos de Ben Bernanke
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, et dont mardi est le premier jour comme contrat de référence, valait 103,67 dollars, en hausse de 31 cents par rapport à la clôture de lundi.
Il perdait nettement du terrain après être monté vers 11H45 GMT à 104,75 dollars, son plus haut niveau depuis le 30 mai.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août perdait 25 cents à 88,18 dollars.
Les cours du brut ont battu en retraite peu après l'ouverture de la place new yorkaise, dans un marché déçu par l'audition du président de la banque centrale des Etats-Unis, Ben Bernanke, devant le Congrès américain.
Ce dernier a dressé un tableau morose de l'économie du pays, premier consommateur de brut, et réitéré que son institution était prête à soutenir davantage la reprise, mais n'a fourni aucun détail sur d'éventuelles mesures de soutien de la Fed à l'économie, décevant les attentes des investisseurs.
De telles mesures se traduisent habituellement par des injections de liquidités, susceptibles d'alimenter les investissements dans les matières premières mais aussi de diluer la valeur du dollar.
Signe de la déception des investisseurs, le dollar se renchérissait mardi, contribuant à rendre moins attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises, les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
Cependant "le prix du Brent se maintenait en territoire positif", porté notamment par "les tensions accrues dans le Golfe", soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Des parlementaires iraniens ont ainsi débattu ce week-end d'une loi visant à fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transite 35% du trafic maritime pétrolier mondial, en réaction aux sanctions internationales contre Téhéran, "une rhétorique hostile qui ne contribue pas à la stabilité dans la région", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Par ailleurs, les tensions dans la région étaient attisées par un incident impliquant lundi un navire américain dans le détroit d'Ormuz.
Un pétrolier-ravitailleur américain a ouvert le feu, au large des côtes des Emirats arabes unis, sur un petit bateau à moteur jugé menaçant.
"Ce type d'incident conforte la position des responsables iraniens plus conservateurs qui veulent que le pays adopte une position plus offensive contre les pays occidentaux", notamment les Etats-Unis dont la flotte dans la région est jugée source d'insécurité par les Iraniens, observaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Toutefois, les prix pourraient à court terme se retrouver sous pression, "le marché devant refléter les fondamentaux d'un environnement économique morose (pesant sur la demande mondiale de brut)" et de stocks américains de brut proches de niveaux records, observait M. Hewson.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le Département américain de l'Energie (DoE) devrait faire état mercredi d'une hausse de 500'000 barils des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 13 juillet.
rp
(AWP / 17.07.2012 18h53)