Le brut remonte, dans un marché digérant des indicateurs US contrastés
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, et dont c'est lundi le dernier jour de cotation, valait 103,52 dollars, en hausse de 1,12 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 61 cents à 87,71 dollars.
"Les cours à New York ont été tirés vers le bas (en début d'échanges américains) par les chiffres médiocres des ventes de détail aux Etats-Unis", qui ont renforcé les inquiétudes sur la vigueur de l'économie du pays, observait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Ainsi, les ventes de détail américaines ont reculé pour le troisième mois d'affilée en juin, alors que les analystes s'attendaient à les voir rebondir.
Cet indicateur était cependant quelque peu tempéré par l'annonce d'une accélération plus rapide qu'attendu de l'activité manufacturière de la région de New York en juillet, "ce qui a permis aux prix d'effacer leur repli", poursuivait M. Hewson.
De son côté, le prix du Brent effaçait les pertes enregistrées lors des échanges asiatiques, dans un marché nerveux toujours hanté par les tensions sur l'offre mondiale de brut, alors que "le dossier iranien figure à nouveau au centre de l'attention des investisseurs", soulignait ainsi Amrita Sen, analyste de Barclays Capital.
Alors qu'un embargo sur le brut iranien a été entièrement mis en vigueur depuis le 1er juillet par l'Union européenne, "la perte de production iranienne (entraînée par cette sanction) se fait sentir sur le marché", notait-elle, ajoutant que la production en mer du Nord allait aussi faire face à des perturbations à court terme durant la période de maintenance des plates-formes.
Cependant, les Emirats arabes unis ont exporté dimanche leur première cargaison de pétrole par un oléoduc évitant le détroit d'Ormuz et aboutissant sur la mer d'Oman, une infrastructure qui pourrait apaiser les inquiétudes sur une montée des tensions géopolitiques dans la région.
Cet oléoduc permet aux Emirats, pays produisant environ 2,5 millions de barils par jour (mb/j), d'échapper aux menaces répétées de l'Iran de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transitent environ 30% du trafic pétrolier maritime mondial, pour répliquer aux sanctions internationales contre Téhéran.
Malgré tout, en dépit de cet oléoduc, "un blocage (par l'Iran) du trafic dans le détroit d'Ormuz priverait le monde d'une partie importante de la production d'hydrocarbures des pays du Golfe, ce qui justifie le maintien d'une prime de risque sur les cours du baril", avertissaient les experts de Commerzbank.
Par ailleurs, les investisseurs digéraient un discours du Premier ministre chinois Wen Jiabao, qui a prévenu dimanche que l'économie de la Chine, deuxième consommateur de brut du monde, risquait de devoir affronter une période difficile "pendant encore un moment", un discours susceptible de conforter les attentes de nouvelles mesures de soutien à l'économie par Pékin.
rp
(AWP / 16.07.2012 18h33)