Le brut résiste, le marché digère un PIB chinois moins pire que redouté
Vers 10H10 GMT (12H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 102,23 dollars, en hausse de 1,16 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance montait de 74 cents à 86,82 dollars.
Bien que moroses, "les statistiques économiques chinoises ne sont pas aussi désastreuses que certains le redoutaient et ont donc atténué les craintes de voir le pays, deuxième consommateur de brut de la planète, connaître un atterrissage brutal de son économie", soulignaient les experts de Commerzbank.
Le gouvernement chinois a annoncé dans la matinée que la croissance du Produit intérieur brut (PIB) de la Chine était tombée à 7,6% au deuxième trimestre, contre 8,1% au premier, enregistrant son plus bas niveau en plus de trois ans, notamment en raison des difficultés économiques de la zone euro, un important partenaire commercial du géant asiatique.
"Le chiffre de la croissance est très bas au regard des standards chinois, mais ce chiffre très terne était cependant en ligne avec les attentes" et n'a donc pas entraîné une surprise susceptible de faire chuter les prix, notait de son côté Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
Toutefois, "on peut être beaucoup plus inquiet de la situation de la demande énergétique chinoise, qui est très faible: elle a quasiment stagné en juin par rapport à mai, après des chiffres déjà très mauvais en avril et mai", ajoutait-il.
Ainsi, la demande chinoise de pétrole est descendue en juin à 8,96 millions de barils par jour selon des chiffres officiels, à son plus bas niveau depuis octobre 2010.
Les cours du baril ont par ailleurs conforté leur progression après l'ouverture des marchés européens, les investisseurs étant notamment rassérénés par les résultats encourageants d'une émission obligataire de l'Italie.
Alors que le pays concentre avec l'Espagne les inquiétudes des opérateurs sur une aggravation de la crise de la dette dans la zone euro, l'Italie a réussi à emprunter vendredi, comme prévu, 3,5 milliards d'euros à trois ans à des taux en très nette baisse.
Jeudi, le marché pétrolier avait été soutenu en fin d'échanges américains par l'annonce d'une forte baisse des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut de la planète, au cours de la première semaine de juillet.
Les investisseurs restaient cependant hantés par les incertitudes sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale.
Ainsi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mercredi puis l'Agence internationale de l'Energie (AIE) jeudi ont laissé quasi-inchangées leurs prévisions de demande mondiale de brut pour 2012, mais ont souligné une dégradation des conditions économiques pesant sur la consommation des pays développés.
rp
(AWP / 13.07.2012 12h44)