Le brut recule, craintes pour la demande et dollar renchéri pèsent
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 99,44 dollars, en baisse de 79 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,08 dollar cents à 84,73 dollars.
"Les cours du pétrole ont chuté à l'unisson des marchés boursiers et de l'euro", la monnaie unique tombant à son plus bas niveau depuis deux ans face au dollar, alors que les investisseurs fuyaient les actifs jugés risqués, observait Addison Armstrong, analyste du courtier Tradition Energy.
Le renchérissement du billet vert face à un euro affaibli rend moins attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les prix de l'or noir avaient reçu "un solide soutien mercredi après le repli prononcé des stocks de brut aux Etats-Unis", qui ont reculé quatre fois plus que prévu lors de la semaine achevée le 6 juillet, mais "les inquiétudes sur la demande mondiale ont limité la hausse des cours" et dominaient le marché jeudi, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Selon lui, "les échanges restaient extrêmement nerveux" en raison des incertitudes macroéconomiques persistantes.
Ainsi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mercredi puis l'Agence internationale de l'Energie (AIE) jeudi ont toutes deux laissé quasi-inchangées leurs prévisions de demande mondiale de brut pour 2012, mais ont souligné une dégradation des conditions économiques qui pèse sur la consommation énergétique des pays développés.
"Leurs rapports maussades" ont alimenté la nervosité du marché, renforcée par ailleurs par "une baisse surprise du taux d'intérêt par la banque centrale de Corée du Sud", qui a avivé les craintes sur la santé économique de ce grand pays consommateur de brut, "et un nouveau ralentissement de la production industrielle de la zone euro en mai", poursuivait M. Armstrong.
Dans ce contexte, la marché a pratiquement ignoré l'annonce d'une forte baisse des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis sur la première semaine de juillet.
"Le marché manque clairement de direction, tiraillé entre d'une part les tensions sur l'offre avec la perte d'une partie du pétrole de l'Iran (en raison d'un embargo de l'Union européenne sur le brut iranien entré totalement en vigueur le 1er juillet, ndlr) et d'autre part une série d'indicateurs moroses sur l'économie des grands pays consommateurs", indiquaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
La situation de la Chine, deuxième pays consommateur de brut, figure notamment au centre des préoccupations des investisseurs, qui restaient sur leurs gardes avant un rapport attendu vendredi sur la croissance économique chinoise, qui devrait confirmer un net ralentissement de l'économie du géant asiatique.
"Il est possible que la Chine publie pour le deuxième trimestre 2012 son plus faible taux de croissance (de son Produit intérieur brut) en trois ans, ce qui devrait nourrir encore davantage les craintes sur sa demande de pétrole", notait Addison Armstrong.
rp
(AWP / 12.07.2012 18h35)