Le brut se replie, pénalisé par les craintes persistantes sur la demande
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 99,43 dollars, en baisse de 80 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 79 cents à 85,02 dollars.
Les cours du baril avaient reçu "un solide soutien mercredi après la publication d'un repli prononcé des stocks de brut aux Etats-Unis", qui ont reculé de 4,7 millions de barils lors de la semaine achevée le 6 juillet, une baisse quatre fois plus prononcée que prévu, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
Mais "les inquiétudes sur la demande mondiale ont limité la hausse des cours" et dominaient le marché jeudi, soulignait-il, notant que "les échanges restaient extrêmement nerveux" en raison des incertitudes macroéconomiques persistantes.
Ainsi, si l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a laissé jeudi quasiment inchangées ses prévisions de demande mondiale pour 2012, elle a tout de même souligné une dégradation des conditions économiques qui pèse sur la consommation énergétique des pays développés.
De son côté, l'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) avait ravivé les inquiétudes du marché mardi, en abaissant une nouvelle fois sa prévision de consommation mondiale de pétrole pour 2012, pointant les craintes accrues d'un ralentissement de l'économie mondiale.
Se repliant à l'unisson des marchés boursiers, les cours du baril étaient par ailleurs plombés jeudi par un net renchérissement du dollar face à un euro sous pression, la monnaie unique européenne étant tombée sous le seuil de 1,22 dollar pour la première fois depuis deux ans.
Le renchérissement du billet vert rend moins attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Le marché manque clairement de direction, tiraillé entre d'un côté les tensions sur l'offre avec la perte d'une partie du pétrole de l'Iran (en raison d'un embargo de l'Union européenne sur le brut iranien entré totalement en vigueur le 1er juillet, ndlr) et d'autre part une série d'indicateurs moroses sur l'économie des grands pays consommateurs", indiquaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) publiées mercredi "ont mis en avant" ces conditions économiques difficiles aux Etats-Unis, pointant aussi "l'aggravation de la crise de la dette en Europe et le ralentissement de la croissance économique en Chine", poursuivaient les analystes.
Dans ce contexte, les investisseurs restaient sur leurs gardes avant un rapport attendu vendredi sur la croissance économique chinoise, qui devrait confirmer un net ralentissement de l'économie du deuxième pays consommateur de brut de la planète.
rp
(AWP / 12.07.2012 13h01)