Le brut monte, le marché digère les chiffres contrastés des stocks US
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 99,32 dollars, en hausse de 1,35 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,36 dollar à 85,27 dollars.
"Les prix connaissent un petit rebond, un mouvement de correction après les ventes massives enregistrées mardi sur le marché du pétrole", soulignait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Les cours du baril regagnaient ainsi un peu de terrain, après avoir chuté la veille de plus de 2 dollars à New York et à Londres, une baisse provoquée par le soulagement des opérateurs suite à la fin d'une grève entamée il y a deux semaines dans le secteur pétrolier norvégien.
De plus, alors que les tensions sur l'offre norvégienne, alimentées depuis deux semaines par une grève sur deux champs de la mer du Nord, disparaissaient, "l'attention va se tourner à nouveau vers l'Iran", observait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Visé par un embargo pétrolier de l'Union européenne (UE), décidé en janvier et entré entièrement en vigueur le 1er juillet, l'Iran "stocke les volumes de brut qu'il ne peut plus exporter, "mais comme il arrive à court de capacités de stockage, il est contraint de réduire sa production de pétrole", ce qui attise les inquiétudes des opérateurs, soulignait M. Varga.
Affecté par les sanctions internationales, l'Iran a déjà vu son offre de brut chuter en juin à 2,96 millions de barils par jour, son plus bas niveau depuis 20 ans, selon des estimations de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), publiées mercredi.
Les prix du pétrole ont cependant limité leurs gains après le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE).
Celui-ci a fait état d'un repli de de 4,7 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 6 juillet, une baisse quatre fois plus prononcée que prévu.
En revanche, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont fortement progressé, de 3,1 millions de barils, alors que les analystes tablaient sur une baisse de 100.000 barils, et les stocks d'essence, très surveillés à l'orée de la période estivale des grands déplacements en voiture, ont affiché une hausse inattendue de 2,8 millions de barils.
Après ces chiffres mitigés, et alors que l'euro accentuait son repli face au dollar, "il semble que des opérateurs se sont empressés d'engranger quelques bénéfices", soulignait David Morrison, analyste du courtier GFT.
Un renchérissement du billet vert rend moins attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, "les inquiétudes persistantes sur le ralentissement de la croissance mondiale continuent de limiter la hausse des cours", ajoutait M. Morrison.
Mardi, l'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) avait ravivé les inquiétudes du marché, en abaissant une nouvelle fois sa prévision de consommation mondiale de pétrole pour 2012, pointant les craintes accrues d'un ralentissement de l'économie mondiale.
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(AWP / 11.07.2012 18h31)