Recul des cours, les craintes liées à la grève en Norvège disparaissent
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 98,98 dollars, en baisse de 1,38 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 80 cents à 85,19 dollars.
"Le gouvernement norvégien a finalement décidé d'intervenir quelques minutes avant minuit pour obliger les ouvriers (grévistes) du secteur pétrolier à reprendre le travail", une annonce qui a nettement pesé sur les cours du baril, observait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
La ministre du Travail Hanne Bjurstoem a annoncé dans la nuit que le conflit social en cours depuis plus de deux semaines dans le secteur pétrolier norvégien, portant sur le régime des retraites, serait finalement tranché par un arbitrage contraignant sous l'égide du gouvernement.
Pour tenter de résoudre cette grève, entamée le 24 juin par quelque 700 employés sur deux champs de la mer du Nord, l'organisation patronale OLF avait décidé de mettre en oeuvre à partir du 10 juillet un "lock out", c'est-à-dire une interruption de l'activité pétrolière de ses membres.
"L'intervention du gouvernement signifie que cette importante perturbation de l'offre de pétrole a été évitée, et que la perte de production de 250.000 barils par jour actuellement provoquée par la grève va prendre fin", soulignait M. Jakob.
"Un lock out aurait paralysé la quasi-totalité de la production de pétrole du pays, le huitième exportateur de brut de la planète, soit jusqu'à 2 millions de barils par jour", une menace qui avait fortement dopé les cours du pétrole depuis la semaine dernière, rappelaient les analystes de Commerzbank, notant qu'"un facteur important de soutien aux prix a ainsi disparu".
Le travail reprenait déjà mardi sur les plateformes affectées ces 16 derniers jours par la grève, et le redémarrage de la production sur ces sites devrait reprendre dans "quelques jours" selon le ministère de l'Energie.
Par ailleurs, les investisseurs digéraient les chiffres du commerce extérieur chinois publiés mardi, mentionnant un recul de plus de 12% en juin de ses importations de brut par rapport à mai, à 5,29 millions de barils par jour.
"Les importations chinoises étaient plus faibles qu'attendu", ce qui renforçait les inquiétudes sur la vigueur de l'économie du pays, deuxième consommateur de brut du monde, soulignait M. Jakob, ajoutant que ces chiffres "ne faisaient rien pour améliorer le tableau morose de l'économie mondiale".
Inquiets également sur la demande énergétique des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut -, les investisseurs seront ainsi attentifs mercredi aux chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE).
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une baisse de 1,3 million de barils des stocks de brut aux Etats-Unis au cours de la semaine achevée le 6 juillet, d'un recul de 400.000 barils des stocks d'essence et d'une hausse de 500.000 barils des stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage).
jq
(AWP / 10.07.2012 18h31)