Le brut monte, la poursuite de la grève en Norvège soutient le marché
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 99,36 dollars, en hausse de 1,17 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 95 cents à 85,40 dollars.
Les cours du baril regagnaient du terrain après avoir chuté vendredi de plus de 2,50 dollars à Londres comme à New York, sous le coup de chiffres décevants sur le marché du travail aux Etats-Unis, avec des créations d'emplois en juin moindre qu'attendu par les analystes.
"Ce rapport décevant sur l'emploi américain a renforcé les inquiétudes sur la santé de l'économie mondiale" et sur les perspectives de la demande de brut, mais "les prix rebondissaient un peu lundi, un facteur de soutien étant l'échec persistant des négociations" dans le conflit social paralysant le secteur pétrolier norvégien, soulignaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
La grève des employés du pétrole en Norvège, qui menace la quasi-totalité de la production d'hydrocarbures du pays, se poursuivait lundi, aucun accord n'ayant été trouvé lors de négociations entre représentant des employés et l'organisation patronale du secteur, OLF.
Pour tenter de résoudre cette grève, entamée le 24 juin par quelque 700 employés sur deux champs de la mer du Nord, l'OLF a annoncé jeudi un "lock out", c'est-à-dire une interruption, à partir du 10 juillet de l'activité pétrolière de ses membres.
"Telle que se présente la situation actuellement, le lock-out sera effectif à partir de minuit. La conséquence est une fermeture contrôlée de toute la production et l'exportation norvégiennes de pétrole", a affirmé lundi à l'AFP un porte-parole du ministère du Pétrole et de l'Energie, Haakon Smith-Isaksen.
"Une interruption complète de la production prendra environ 4 jours" et devrait entraîner une perte de production pouvant dépasser 2 millions de barils par jour au total, soit presque l'intégralité de la production du pays, estimait Amrita Sen, analyste de Barclays Capital.
Selon elle, "les perturbations" de l'offre pétrolière "vont alimenter la tendance à la hausse" des cours du baril, à un moment où l'embargo de l'Union européenne (UE) sur le brut iranien, entré totalement en vigueur le 1er juillet, a avivé les tensions entre offre et demande sur le marché du brut.
La Norvège est le huitième pays exportateur de pétrole au monde.
Les investisseurs digéraient par ailleurs l'annonce lundi d'un nouveau ralentissement de l'inflation en Chine en juin, plus rapide qu'en mai et plus important qu'attendu par les analystes.
"Cela a ravivé les attentes de voir la Banque de Chine assouplir davantage sa politique monétaire" pour contrer le ralentissement de l'économie du pays après l'annonce d'une baisse surprise de son taux d'intérêt la semaine dernière, indiquait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT.
De nouvelles mesures d'assouplissement monétaire sont susceptibles d'alimenter les investissements dans les matières premières et donc de doper la demande en pétrole du pays, deuxième consommateur de brut de la planète, actuellement confronté à un net ralentissement de sa croissance économique.
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(AWP / 09.07.2012 18h31)