Le brut se replie dans un marché prudent avant l'emploi américain
Vers 10H10 GMT (12H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 99,14 dollars, en baisse de 1,56 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,45 dollar à 85,77 dollars.
"Le repli de la monnaie unique", qui restait cantonnée vendredi sous le seuil de 1,24 dollar, "commence à menacer la remontée des cours du brut", qui avaient nettement progressé depuis la semaine précédente, observait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
La Banque centrale européenne (BCE) a, comme prévu, baissé jeudi son taux directeur à 0,75%, son plus bas niveau historique, dans une tentative de doper une économie européenne morose, mais sans annoncer d'autres mesures - comme des rachats de dette publique - décevant les attentes des investisseurs, ce qui a pesé sur la monnaie unique.
Or, le renchérissement du dollar face à un euro affaibli contribuait à rendre moins attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
De plus, l'annonce jeudi par la Chine d'une nouvelle baisse de taux d'intérêt a surpris les investisseurs: si cette décision est susceptible de soutenir l'économie et de stimuler les achats de matières premières du pays, elle est aussi "de mauvais augure pour les statistiques économiques qui doivent être publiées en Chine la semaine prochaine", notait M. Jakob.
Le marché restait de surcroît sur ses gardes avant la publication vendredi du très attendu rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, considéré comme un baromètre majeur de la vigueur de la reprise économique du pays, premier consommateur de brut de la planète.
"Les échanges devraient rester volatils" jusqu'à ce que le marché digère cette publication, estimait Olivier Jakob.
Les investisseurs continuaient par ailleurs de surveiller la grève dans le secteur pétrolier en Norvège, entamée le 24 juin par quelque 700 employés sur deux champs de la mer du Nord.
L'organisation patronale du secteur a annoncé jeudi un "lock out", c'est-à-dire une interruption, à partir du 10 juillet de l'activité pétrolière de ses membres en mer du Nord dans une tentative de résolution de cette grève.
L'aggravation du conflit avivait les craintes d'une perturbation prolongée de l'offre d'or noir de la Norvège, huitième pays exportateur, susceptible de doper les cours du brut mais "elle renforce aussi la probabilité de voir le gouvernement norvégien intervenir pour mettre un terme" à la grève, estimaient les analystes de Commerzbank.
cha
(AWP / 06.07.2012 12h40)