Le brut se replie, dans un marché sans élan et prudent avant la BCE
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 99,52 dollars, en baisse de 1,16 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 68 cents à 86,98 dollars.
Après avoir bondi mardi de plus de 3 dollars à New-York comme à Londres, les cours du baril reprenaient leur souffle, "les investisseurs préférant engranger rapidement quelques bénéfices", soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
De leur côté, "les places boursières européennes s'affichaient en petite baisse, ce qui a alimenté la morosité des marchés de matières premières", et le renchérissement du dollar face à un euro sous pression contribuait également à peser sur les prix du brut, poursuivait l'analyste.
L'appréciation du billet vert est de nature à rendre moins attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, le marché était marqué mercredi par "un volume d'échanges très faible", en l'absence d'une partie des opérateurs en raison d'un jour férié aux Etats-Unis pour la Fête de l'indépendance, notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Alors que le Brent a franchi mardi le seuil des 100 dollars pour la première fois depuis trois semaines, il est peu probable qu'il "s'installe durablement au-dessus de ce seuil", ajoutait M. Kryuchenkov.
Les prix avaient bondi mardi, poussés par un regain de tensions géopolitiques autour de l'Iran, après l'entrée en vigueur de l'embargo total sur le brut iranien adopté par l'union européenne (UE).
Lors d'un exercice militaire mardi, l'Iran a tiré dans un désert du centre du pays des dizaines de missiles balistiques dont la portée théorique les rend capable d'atteindre Israël et les bases américaines du Moyen-Orient, tandis que des députés iraniens avaient réclamé lundi dans une pétition une fermeture du détroit d'Ormuz (35% du trafic maritime pétrolier mondial).
"Il est peu probable que cette mesure soit jamais adoptée par le Parlement iranien (faute de majorité, ndlr), et que la flotte iranienne aille jusqu'à provoquer la flotte américaine" dans le Golfe, tempérait cependant M. Kryuchenkov.
De plus, "les investisseurs faisaient montre de prudence avant la décision de politique monétaire de la BCE" jeudi, observait Myrto Sokou.
La Banque centrale européenne (BCE) pourrait ainsi annoncer l'abaissement de son principal taux directeur, et les opérateurs s'interrogent sur de possibles mesures de soutien à l'économie par la Réserve fédérale américaine (Fed) à la fin du mois.
Ces mesures d'assouplissement monétaire sont susceptibles d'alimenter en liquidités les marchés et ainsi stimuler les investissements dans les matières premières.
Le marché restait par ailleurs sur ses gardes avant la publication vendredi du très attendu rapport mensuel sur l'emploi américain, indicateur majeur pour évaluer la vigueur de la reprise économique du pays, premier consommateur de brut de la planète.
sm
(AWP / 04.07.2012 18h30)