Le brut se replie, dans un marché sans élan après son bond de la veille
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 100,13 dollars, en baisse de 55 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 46 cents à 87,20 dollars.
Les cours du baril reprenaient leur souffle, les investisseurs étant tentés d'engranger quelques bénéfices après le bond des prix de plus de 3 dollars à New-York comme à Londres enregistré mardi.
Le Brent, qui a franchi mardi le seuil des 100 dollars pour la première fois depuis trois semaines, "ne devrait pas s'installer durablement au-dessus de ce seuil", estimait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital, s'attendant pour mercredi à "un marché hésitant et un volume d'échanges très faible", en l'absence d'une partie des opérateurs en raison d'un jour férié aux Etats-Unis.
Les prix avaient bondi mardi, poussés par un regain de tensions géopolitiques autour de l'Iran, après l'entrée en vigueur de l'embargo total sur le brut iranien adopté par l'union européenne (UE).
Lors d'un exercice militaire mardi, l'Iran a tiré dans un désert du centre du pays des dizaines de missiles balistiques dont la portée théorique les rend capable d'atteindre Israël et les bases américaines du Moyen-Orient.
Dans le même temps, selon le New York Times, les Etats-Unis ont renforcé leur présence militaire dans le Golfe pour empêcher toute fermeture du détroit d'Ormuz (35% du trafic maritime pétrolier mondial) par l'Iran, réclamée lundi dans une pétition par des députés du Parlement iranien.
"Il est peu probable que cette mesure soit jamais adoptée par le Parlement iranien (faute de majorité, ndlr), et que la flotte iranienne aille jusqu'à provoquer la flotte américaine" dans le Golfe, tempérait cependant M. Kryuchenkov, tout en reconnaissant que "les tensions géopolitiques ont clairement augmenté".
Le recul du marché mercredi était par ailleurs limité par la poursuite de la grève dans le secteur pétrolier norvégien, entamée depuis dix jours par quelque 700 employés sur deux champs de la mer du Nord, qui entraîne une perte quotidienne de quelques 240'000 barils de pétrole, soit environ 10% de l'offre totale d'or noir du pays, huitième exportateur de brut de la planète.
De plus, les investisseurs continuent "de se s'attendre à ce que les banques centrales prennent des mesures pour soutenir une économie mondiale à la peine", relevaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
La Banque centrale européenne (BCE) pourrait ainsi annoncer jeudi, à l'issue de sa réunion de politique monétaire, l'abaissement de son principal taux directeur, et "les investisseurs attendent des mesures (de soutien à l'économie) par la Réserve fédérale américaine (Fed) à la fin du mois", poursuivaient-ils.
Ces mesures d'assouplissement monétaire sont susceptibles d'alimenter en liquidités les marchés et ainsi stimuler les investissements dans les matières premières.
rp
(AWP / 04.07.2012 12h45)