Le brut se replie à New York sur des prises de bénéfices
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en baisse lundi à New York sur fond de prises de bénéfices après le bond dû à l'accord européen de la semaine dernière, l'entrée en vigueur de l'embargo sur les exportations de pétrole iranien n'ayant aucune incidence.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août a abandonné 1,21 dollar à 83,75 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après un bond de 7,27 dollars vendredi (+9,4% en une journée).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini sur l'IntercontinentalExchange (ICE) à 97,34 dollars, en baisse de 46 cents par rapport à la clôture de vendredi.
"Les gens ont décidé de se couvrir et de prendre des bénéfices" après la forte hausse de vendredi, générée par l'accord surprise conclu au sommet européen de Bruxelles, qui est de bon augure pour la demande en brut, a résumé Rich Ilczyszyn, analyste de iiTrader.com.
"Bien que d'un point de vue macroéconomique, il puisse être tentant de parler désormais de moment charnière dans le marché du pétrole, il est peut-être encore trop tôt", ont constaté les analystes de Barclays.
De fait, l'activité sur l'ensemble des marchés était relativement limitée: "il n'y a pas assez de liquidités pour qu'il y ait du mouvement", selon M. Ilczyszyn. "Les gros fonds restent à l'écart".
"L'enthousiasme (de vendredi) a été tempéré par des statistiques en Europe et en Asie", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
L'activité du secteur manufacturier en zone euro reste très basse, tandis que l'activité manufacturière en Chine, deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde, s'est affaiblie en juin.
L'entrée en vigueur de l'embargo européen sur le pétrole iranien n'apportait finalement aucune pression haussière aux cours car "beaucoup de ses conséquences avaient déjà été intégrées par le marché", a dit M. Lipow.
Reste qu'il est "surprenant" que l'actualité iranienne ne soutienne pas davantage les cours, a dit M. Ilczyszyn, en référence à des appels à la fermeture du détroit d'Ormuz.
Quelque 100 députés du Parlement iranien ont ainsi signé une proposition de loi visant à interdire le passage du détroit d'Ormuz aux pétroliers se rendant vers les pays européens qui ont imposé des sanctions contre le pétrole iranien, ont rapporté lundi les médias iraniens.
Selon Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric), cela s'explique par le fait qu'il n'y a aucun risque de perturbation de l'approvisionnement dans l'immédiat.
"Tout le monde s'entend pour dire que le marché mondial du brut est bien alimenté", a-t-il noté. Cela diminue "les craintes relatives à cette baisse de l'offre (...) aussi longtemps que la croissance de la demande mondiale restera limitée", a dit M. Smith.
Restait toutefois une incertitude: la poursuite de la grève du secteur pétrolier norvégien. "Les livraisons commencent à accuser des retards, on peut s'attendre à ce que cela ait rapidement une incidence sur les cours", a dit M. Lipow.
Quelque 700 employés du secteur pétrolier norvégien sont en grève depuis dimanche dernier après une rupture des négociations sur les retraites.
rp
(AWP / 03.07.2012 06h21)