Le brut renforce son rebond, dopé par l'accord au sommet européen
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 95,37 dollars, en hausse de 4,01 dollars par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance engrangeait 82,27 dollars à 4,58 dollars.
"Les prix ont bondi après la nouvelle dans la nuit qu'un accord avait été conclu lors du sommet de l'UE à Bruxelles", qui a provoqué un vent d'optimisme sur les marchés et "tiré nettement vers le haut tous les actifs jugés risqués", dont le pétrole, expliquait David Morrison, analyste du courtier GFT Markets.
Réunis depuis jeudi pour un sommet de deux jours destiné à examiner des réformes structurelles, les dirigeants de l'UE sont parvenus à trouver un accord portant notamment sur la possibilité de recapitaliser directement les banques via les fonds de secours européens, dont l'usage sera plus flexible.
Cette décision, qui "a surpris le marché", peut être "perçue comme une nouvelle positive pour les taux des obligations souveraines des pays du sud de la zone euro" comme l'Italie ou l'Espagne, observait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Un consensus a été trouvé lors de la rencontre sur un pacte de croissance d'un montant de 120 milliards d'euros.
L'accord américain a immédiatement fait bondir l'euro à son plus haut niveau depuis une semaine, et l'affaiblissement du dollar face à cet euro revigoré contribuait à rendre plus attractifs les achats de matières premières libellées dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
L'ampleur du rebond des cours du baril peut s'expliquer par le fait qu'ils avaient essuyé de forts replis les jours précédents, décrochant notamment la veille de plus de deux dollars, ce qui pouvait entraîner des achats à bon compte, soulignait par ailleurs M. Morrison.
"Les prix du pétrole sont aussi tirés vers le haut par la perturbation de la production norvégienne de brut", notaient de leur côté les experts du cabinet viennois JBC Energy.
La poursuite d'un mouvement de grève dans le secteur pétrolier en Norvège, entamé dimanche par 700 employés sur deux champs de la mer du Nord, représentait vendredi une perte de production d'environ 290'000 barils par jour, soit 1/5 de l'offre d'or noir du pays, cinquième exportateur mondial.
Dans ce contexte, les opérateurs détournaient quelque peu leur attention du dossier iranien, alors que doit entrer totalement en vigueur dimanche l'embargo de l'UE sur le pétrole iranien, une mesure décidée en janvier.
En dehors de l'UE, la Corée du Sud avait annoncé mercredi son intention de "suspendre" également ses importations de brut iranien au 1er juillet, pour se conformer aux sanctions financières occidentales.
rp
(AWP / 29.06.2012 18h30)