Le brut rebondit fortement après l'accord au sommet européen
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 93,42 dollars, en hausse de 2,06 dollars par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance engrangeait 2,04 dollars à 79,73 dollars.
"Le sommet européen a surpris les marchés en annonçant un accord" sur la recapitalisation des banques, "et cela peut être perçu comme une nouvelle positive pour les taux des obligations souveraines des pays du sud de la zone euro" comme l'Italie ou l'Espagne, observait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Adoptée au cours d'un sommet européen de deux jours entamé jeudi, la décision de recapitaliser les banques a été annoncée dans la nuit par le président de l'Union européenne (UE) Herman Van Rompuy, et a immédiatement fait bondir l'euro à son plus haut niveau depuis une semaine.
L'affaiblissement du dollar face à un euro revigoré contribuait à rendre plus attractifs les achats de matières premières libellées dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Une des principales mesures proposées par le sommet consiste par ailleurs à mettre en place une supervision centralisée des budgets nationaux en zone euro, qu'un consensus a été trouvé sur un pacte de croissance d'un montant de 120 milliards d'euros.
"L'optimisme" insufflé par ces mesures "se reflétait dans la bonne tenue des places boursières, qui montaient nettement, comme dans les cours du brut", en nette hausse, soulignaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
"Les prix du pétrole sont aussi tirés vers le haut par la perturbation de la production norvégienne de brut", notaient-ils par ailleurs.
La poursuite d'un mouvement de grève dans le secteur pétrolier en Norvège, entamé dimanche par 700 employés sur deux champs de la mer du Nord, représentait vendredi une perte de production d'environ 290.000 barils par jour, soit 1/5 de l'offre d'or noir du pays, cinquième exportateur mondial.
Dans ce contexte, les opérateurs détournaient quelque peu leur attention du dossier iranien, alors que doit entrer totalement en vigueur dimanche l'embargo de l'UE sur le pétrole iranien, une mesure décidée en janvier.
En dehors de l'UE, la Corée du Sud avait annoncé mercredi son intention de "suspendre" également ses importations de brut iranien au 1er juillet, pour se conformer aux sanctions financières occidentales.
En revanche, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a annoncé jeudi soir que les Etats-Unis exempteraient la Chine, deuxième consommateur mondial de brut, de ces sanctions économiques visant les achats de pétrole iranien - ce qui tendait à réduire la tension sur le marché selon Commerzbank, en ôtant un facteur haussier pour les prix du brut, car la Chine n'aura pas à chercher dans l'immédiat une autre source d'approvisionnement.
cha
(AWP / 29.06.2012 13h00)