Le repli s'accentue, les doutes sur le sommet européen pèsent
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 92,09 dollars, en baisse de 1,41 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, lâchait 1,56 dollar à 78,65 dollars.
Les cours du baril perdaient à nouveau du terrain, dans un marché toujours miné par les inquiétudes sur la zone euro alors que vient de s'ouvrir un sommet de deux jours de l'Union européenne (UE), dont les opérateurs doutent qu'il aboutisse à des mesures décisives.
"Le fait que la chancelière allemande (Angela Merkel) indique qu'il n'y aura aucune mutualisation des dettes (des Etats de la zone euro) de son vivant, n'a pas exactement alimenté la confiance des investisseurs et les espoirs d'une issue encourageante" à ce sommet, observait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Cette mutualisation des dettes, catégoriquement rejetée par Berlin, est en revanche préconisée par la France, l'Italie et la Commission européenne.
Les dirigeants des 27 pays de l'UE doivent discuter notamment des réformes à apporter au système bancaire et des règles budgétaires, alors que la pression s'accroît sur l'Espagne ou l'Italie, qui voient s'envoler leurs taux obligataires à des niveaux ingérables sur la durée.
Dans ce contexte, le renforcement du dollar face à un euro sous pression contribuait à rendre encore moins attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Les déclarations de la France et de l'Allemagne vont être scrutées. Mais comme le marché du pétrole n'a pas de très grandes attentes sur ce sommet, même une issue un peu décevante ne devrait pas peser trop lourdement sur les prix", tempérait toutefois Harry Tchilinguirian, analyste de BNP Paribas.
Des indicateurs américains publiés jeudi et en ligne avec les attentes des analystes -- baisse des inscriptions au chômage sur la semaine achevée le 22 juin et confirmation de la croissance des Etats-Unis au premier trimestre -- ont pratiquement été ignorés par les opérateurs.
La veille, le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE), publié mercredi, "a alimenté la morosité du marché", montrant que les stocks d'essence du pays, très surveillés à l'orée de la période estivale des grands déplacements en voiture, avaient grimpé la semaine dernière tandis que "les réserves de brut restaient pratiquement inchangées", observait M. Varga.
Ces chiffres renforçaient les craintes de consommation énergétique durablement en berne aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
Le marché restait toutefois soutenu par la poursuite d'un mouvement de grève dans le secteur pétrolier en Norvège, entamé dimanche par 700 employés sur deux champs de la mer du Nord.
"Les perturbations de la production norvégienne résultant de cette grève s'accroissent. Les pertes de production atteignent désormais un total de 240'000 barils par jour, ce qui représente 15% de l'offre (d'or noir) du pays", de loin le plus gros producteur européen, soulignaient les analystes de Commerzbank.
ds
(AWP / 28.06.2012 18h31)