Le brut se replie, la prudence domine avant le sommet européen
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 92,70 dollars, en baisse de 80 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, cédait 31 cents à 79,90 dollars.
Les cours du baril perdaient à nouveau du terrain, effaçant le léger rebond de la veille, dans un marché toujours miné par les inquiétudes sur la zone euro à quelques heures du début d'un sommet de deux jours de l'Union européenne (UE), dont les opérateurs doutent qu'il aboutisse à des mesures décisives.
"Le fait que la chancelière allemande (Angela Merkel) indique qu'il n'y aura aucune mutualisation des dettes (des Etats de la zone euro) de son vivant, n'a pas exactement alimenté la confiance des investisseurs et les espoirs d'une issue encourageante" à ce sommet, observait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Cette mutualisation des dettes, catégoriquement rejetée par Berlin, est en revanche préconisée par la France, l'Italie et la Commission européenne.
Les dirigeants des 27 pays de l'UE doivent discuter notamment des réformes à apporter au système bancaire et des règles budgétaires, alors que la pression s'accroît sur l'Espagne ou l'Italie, qui voient s'envoler leurs taux obligataires à des niveaux ingérables sur la durée.
Dans ce contexte, le renforcement du dollar face à un euro sous pression contribuait à rendre encore moins attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE), publié mercredi, "a alimenté la morosité du marché", montrant que "les stocks d'essence ont grimpé tandis que les réserves de brut restaient pratiquement inchangées", observait M. Varga.
Très surveillés à l'orée de la période estivale des grands déplacements en voiture, les stocks d'essence ont enregistré un bond inattendu de 2,1 millions de barils sur la semaine achevée le 22 juin, tandis que les stocks baissaient de 100'000 barils, moins qu'attendu, restant à un niveau proche du record en 22 ans atteint la semaine précédente.
Ces chiffres renforçaient les craintes sur la consommation énergétique aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
Le marché restait toutefois soutenu par la poursuite d'un mouvement de grève dans le secteur pétrolier en Norvège, entamé depuis dimanche par 700 employés sur deux champs de la mer du Nord.
"Les perturbations de la production norvégienne résultant de cette grève s'accroissent. Les pertes de production atteignent désormais un total de 240'000 barils par jour, ce qui représente 15% de l'offre (d'or noir) du pays", de loin le plus gros producteur européen, soulignaient les analystes de Commerzbank.
"Comme le gouvernement norvégien ne souhaite pas intervenir dans ce conflit", qui oppose syndicats et patronat sur la question des retraites, "aucune résolution imminente (du mouvement de grève) n'est en vue", ce qui devrait apporter du soutien au Brent échangé à Londres, estimaient-ils.
rp
(AWP / 28.06.2012 12h46)