Les prix du brut divergent, le marché reste hanté par la zone euro
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 91,78 dollars, en hausse de 77 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, perdait au contraire 29 cents à 78,92 dollars.
Le pétrole tentait de se reprendre à Londres, aidé par des achats à bon compte: "il n'est pas surprenant de voir certains investisseurs se repositionner à l'achat pour tirer profit des sévères pertes essuyées" la semaine dernière par les cours du baril, observait David Morrison, analyste de GFT Markets.
Par ailleurs, le marché londonien continuait d'être soutenu par les risques sur l'offre", expliquaient les analystes de Commerzbank, notant que se poursuivait mardi une grève dans le secteur pétrolier norvégien, entamée dimanche par 700 employés sur deux champs de la mer du Nord.
"La fermeture de ces deux champs représente une perte d'environ 150'000 barils par jours, soit 10% de l'offre du pays", de loin le principal producteur de brut en Europe, relevait de son côté Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
En outre, "l'entrée en vigueur (totale, ndlr) au 1er juillet de l'embargo de l'Union européenne (UE) sur le pétrole iranien, remet l'Iran de nouveau au centre des attentions", car cet embargo "va affecter d'autres pays consommateurs" en-dehors de l'Europe, observaient les analystes de Commerzbank.
Ainsi, comme les sanctions empêchent également les entreprises européennes d'assurer les pétroliers transportant du brut iranien où que ce soit dans le monde, la Corée du Sud a indiqué mardi qu'elle allait être obligée de renoncer à ses importations de pétrole d'Iran à partir de juillet.
Cependant, "sur le front de la demande mondiale (de brut), les perspectives demeurent très incertaines", entravant le rebond du Brent et tirant le WTI en territoire négatif, soulignait M. Morrison.
Le marché a ainsi été ébranlé mardi par une baisse plus forte que prévu du moral des ménages américains en juin, selon un indice de confiance publié mardi par le Conference Board, alimentant les craintes sur la consommation énergétique des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
Dans ce contexte, les investisseurs décortiqueront mercredi le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves d'or noir du pays.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une nouvelle baisse des stocks de brut, diminuant de 300'000 barils lors de la semaine achevée le 22 juin.
Les inquiétudes des investisseurs se concentraient par ailleurs toujours sur la zone euro, et en particulier sur l'Espagne, qui a de nouveau dû concéder mardi des taux en très nette hausse lors d'une émission obligataire, signe de la défiance forte du marché.
"Le moral des investisseurs est toujours en berne, et à moins que les responsables politiques décident d'agir de concert pour résoudre la crise actuelle en zone euro, le repli des cours va se poursuivre", abondait David Hufton, analyste du courtier PVM.
rp
(AWP / 26.06.2012 18h30)