Le brut poursuit son repli, dans un marché inquiet pour la zone euro
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 90,02 dollars, en baisse de 96 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, abandonnait 1,49 dollar à 78,27 dollars.
"Le marché du pétrole s'est replié dans le sillage des places boursières", alors que "le moral des investisseurs est plombé par les inquiétudes sur les perspectives incertaines de la zone euro avant le sommet de l'Union européenne (UE)" en fin de semaine, observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Les chefs d'Etat de l'UE se retrouvent jeudi et vendredi pour discuter de projets structurels destinés à relancer l'économie et de l'élaboration d'une union bancaire.
"Les inquiétudes macro-économiques continuent de peser sur les marchés financiers, et il est peu probable de voir des flux d'investissements accrus venir alimenter le marché du pétrole au moins jusqu'à ce sommet de crise de l'UE", estimait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
De plus, "la détérioration de la situation économique de l'Espagne", dont les finances sont minées par les difficultés de son secteur bancaire, aiguisait les inquiétudes des opérateurs, soulignait Mme Sokou.
L'Espagne a publié lundi sa lettre officielle de demande d'aide à la zone euro, sans toutefois fournir les détails du plan qui devrait être prêt pour le 9 juillet, date de la prochaine réunion de l'Eurogroupe.
Dans ce contexte, le dollar renchérissait face à un euro sous pression, et contribuait à alimenter le recul des cours du pétrole, l'achat de brut libellé dans la monnaie américaine devenant moins attractif pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Ce renforcement du dollar continue de dominer les marchés des matières premières, accroissant la pression (sur les cours) alors que les incertitudes dans la zone euro alimentent la volatilité des échanges, ce qui incite certains investisseurs à prendre quelques bénéfices" après le léger rebond des prix enregistré vendredi, expliquait Myrto Sokou.
Le marché surveillait cependant des perturbations de la production de la brut, en mer du Nord -- où 700 employés du secteur pétrolier norvégien se sont mis en grève dimanche après une rupture des négociations sur les retraites --, et dans le golfe du Mexique.
Le personnel de 61 plateformes dans le Golfe, représentant environ 23% de la production d'or noir dans la région, avait été évacué alors que la tempête tropicale Debby, formée au sud-est des Etats-Unis, se rapprochait vers la côte Nord de la Floride, avaient annoncé dimanche soir les autorités américaines.
Ces perturbations ne devraient "pas être suffisantes" pour entraîner un rebond durable des prix, alors que "l'excédent de production sur le marché mondial reste considérable", estimaient de leur côté les analystes de Commerzbank.
D'ailleurs la tempête a depuis décéléré sensiblement, s'avérant moins forte qu'initialement prévu, selon une actualisation des données des autorités météorologiques américaines, ce qui laissait envisager une reprise rapide des opérations dans les plateformes arrêtées.
rp
(AWP / 25.06.2012 18h30)