Le brut accentue son repli après une hausse inattendue des stocks US
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 93,58 dollars, en baisse de 2,18 dollars par rapport à la clôture de mardi. Il a glissé vers 15H40 GMT à 93,38 dollars, un niveau plus vu depuis le 7 janvier 2011.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, lâchait 2,42 dollars à 81,61 dollars.
En dépit de "signes encourageants en Grèce", avec l'investiture du chef du parti conservateur grec, Antonis Samaras, comme Premier ministre, "la situation dans la zone euro demeure très incertaine, alors que l'attention des investisseurs se concentre sur les conditions économiques très fragiles de l'Espagne", soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Signe de la nervosité des marchés, les taux des obligations à 10 ans du pays restaient mercredi proches du seuil de 7%, jugé ingérable à moyen terme par les investisseurs.
"Les investisseurs s'inquiètent toujours de la santé de la croissance économique mondiale, et donc des perspectives de la demande de brut", soulignait David Morrison, analyste du courtier GFT Markets.
"Les indicateurs macroéconomiques décevants publiés récemment en Europe, aux Etats-Unis et en Chine renforcent la possibilité d'intervention des banques centrales pour soutenir l'économie, et l'attention du marché se tourne (mercredi) vers la Réserve fédérale américaine (Fed)", ajoutait-il.
Les opérateurs spéculaient ainsi sur de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire de la banque centrale américaine, au terme d'une réunion de deux jours entamée mardi.
Celles-ci, sous forme d'injections de liquidités dans l'économie, ont pour effet de stimuler les investissements dans les matières premières, mais aussi de diluer la valeur du dollar, ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Cependant, les opérateurs semblaient ne pas prendre en compte une possible annonce significative de la part de la Fed (...) ils croient qu'(elle) ne va pas agir suffisamment fort ou que les effets d'une nouvelle intervention seront très éphémères", commentait M. Morrison.
Les cours du baril ont par ailleurs nettement accéléré leur baisse après la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE).
Selon le DoE, les stocks de brut aux Etats-Unis ont gonflé de 2,9 millions de barils lors de la semaine achevée le 15 juin, alors que les analystes tablaient à l'inverse sur un recul de 1,0 million de barils.
Les stocks de brut avaient légèrement décru lors des deux précédentes semaines, après deux mois de hausse qui les avaient vu atteindre fin mai un niveau record en 22 ans.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont quant à eux augmenté de 1,2 million de barils, un peu plus qu'attendu, et les stocks d'essence, très surveillés avant la période estivale des grands déplacements en voiture, ont gagné 900.000 barils, une hausse deux fois plus forte que prévu.
sm
(AWP / 20.06.2012 18h31)