Le brut monte un peu, aidé par un accès de faiblesse du billet vert
Vers 16H20 GMT (18H20 HEC), et pour son dernier jour de cotation, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres valait 97,20 dollars, en hausse de 7 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 66 cents à 83,28 dollars.
Comme la veille, une nouvelle série d'indicateurs économiques américains décevants diffusée jeudi a alimenté les spéculations sur le fait que la première économie mondiale pourrait avoir besoin d'un nouveau coup de pouce de sa Banque centrale, notaient des analystes.
Les nouvelles inscriptions au chômage ont affiché une hausse début juin, selon des chiffres publiés jeudi, qui ont confirmé que la conjoncture sur le marché de l'emploi a cessé de s'améliorer.
En outre, les prix à la consommation ont baissé aux Etats-Unis en mai contre toute attente et pour la première fois en deux ans, aidés par une chute des coûts de l'énergie.
Les mesures de la Fed se traduisent habituellement par des injections de liquidités dans l'économie qui ont pour effet de diluer la valeur de la monnaie américaine, rendant ainsi plus attractifs les achats de brut, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
De plus, ces injections de fonds permettent également de stimuler les échanges et ainsi la demande des investisseurs pour des actifs jugés risqués, comme les matières premières.
Les gains des cours restaient tout de même limités alors que se tenait jeudi à Vienne une réunion à huis clos des 12 ministres des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), au cours de laquelle ils devraient exprimer des vues divergentes sur le marché.
L'Arabie saoudite a en effet fortement augmenté son offre depuis décembre, mettant en avant les difficultés de l'économie mondiale et le fort repli de la production iranienne - tombée à son plus bas niveau depuis 20 ans en raison des sanctions internationales.
De leur côté, l'Iran et le Venezuela, les membres les plus conservateurs du cartel, accusent les pays du Golfe, et particulièrement l'Arabie saoudite, d'avoir déstabilisé le marché et exigent qu'ils réduisent leur offre.
Mais "toutes les tentatives visant à réduire la surproduction devraient être bloquées par l'Arabie saoudite et ses alliés, alors l'issue la plus probable est un statu quo", sur les quotas de production, fixés à 30 millions de barils par jour depuis décembre, prévenait-on chez Commerzbank.
Autre importante source de pression sur les cours, "l'ouragan (qui souffle sur la zone euro) se renforce", notait David Hufton, du cabinet PVM, au lendemain de l'abaissement de la note d'endettement à long terme de l'Espagne par l'agence d'évaluation financière Moody's.
De plus, les investisseurs restaient prudent avant le nouveau scrutin législatif en Grèce prévu dimanche.
Les investisseurs craignent une victoire aux élections législatives de la gauche radicale grecque, opposée aux plans d'austérité voulus par les bailleurs de fonds du pays en échange de leur aide.
Ils estiment qu'un refus de ces plans conduirait le pays à la faillite et l'obligerait à abandonner la monnaie unique européenne.
Une telle éventualité renforcerait les pressions qui pèsent sur l'économie de la zone euro, risquant de plomber lourdement la demande énergétique de la région, mais aussi la croissance économique mondiale.
cha
(AWP / 14.06.2012 18h54)