Le brut repart à la baisse, prudence avant les conclusions de l'Opep
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet coté sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres valait 97,07 dollars, en baisse de 7 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 41 cents à 82,91 dollars, après être tombé la veille à 81,07 dollars, un plus bas depuis huit mois.
"Les ventes de détail et les prix à la production aux Etats-Unis (en mai) se sont avérés inférieurs aux attentes, ce qui a entraîné un repli des cours du Brent et du WTI, car les investisseurs s'inquiètent de la santé de l'économie américaine", commentait David Morrison, analyste chez GFT Markets.
Les ventes au détail ont baissé pour le deuxième mois consécutif, selon des chiffres publiés mercredi, qui ont laissé craindre un coup de froid pour la consommation du deuxième trimestre.
Les prix à la production ont de leur côté baissé plus que prévu, avec la chute des coûts de l'énergie.
De plus, le marché digérait le recul bien moins prononcé qu'anticipé des stocks de pétrole américains lors de la semaine achevée le 8 juin selon le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE).
Dans le même temps, les stocks d'essence et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont déjoué les pronostics des analystes en reculant la semaine dernière.
Mais les investisseurs avaient surtout les yeux tournés vers Vienne, où se réunissaient mercredi et jeudi les membres de l'Opep.
Confrontés à la récente chute des cours du baril, tombés sous 100 dollars début juin à Londres pour la première fois depuis huit mois, les ministres des pays de l'Opep vont ainsi se retrouver à Vienne avec des visions très contrastées sur l'état du marché.
Plusieurs membres du cartel ont affiché leurs divergences: le Venezuela dénonce, comme l'Iran, "la surproduction des pays du Golfe" alors que l'Arabie saoudite insiste sur la nécessité de bien approvisionner le marché.
De plus, le ralentissement de l'économie mondiale renforce le risque d'un "effondrement" de la demande pétrolière, a estimé mercredi le ministre vénézuélien du Pétrole Rafael Ramirez, qualifiant de "nécessité" une stabilisation des prix du baril "au-dessus de 100 dollars".
Pour David Hufton, analyste du cabinet PVM, la morosité ambiante devrait pousser l'Opep à discuter d'une réduction de sa production.
Mais pour les analystes de Saxo Banque, "les investisseurs se montraient anxieux" car le ministre saoudien du pétrole, Ali al-Nouaïmi, a évoqué, "ce week-end, l'hypothèse d'une besoin d'augmentation des quotas de production", qui pèserait lourdement sur les prix.
L'attention des investisseurs restait tout de même largement concentrée sur la situation en zone euro alors que la Grèce se prépare à un nouveau scrutin législatif dimanche, qui pourrait voir la victoire de la gauche radicale grecque, opposée aux plans d'austérité voulus par les bailleurs de fonds du pays.
Les investisseurs craignent qu'Athènes n'honore pas son engagement à poursuivre les réformes et que le pays ne soit contraint à terme à quitter la zone euro.
rp
(AWP / 13.06.2012 18h38)