Le brut baisse toujours à Londres, plombé par la crise en zone euro
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet coté sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres valait 97,02 dollars, en baisse de 98 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 25 cents à 82,95 dollars, après être tombé à 81,07 dollars, un plus bas depuis huit mois.
"Les cours du pétrole ont effacé tous les gains de la veille et continuent mardi d'être sous une pression à la vente", commentaient les analystes de Commerzbank.
Les prix de l'or noir avaient rebondi une partie de la journée lundi, portés par un regain d'optimisme sur la zone euro à la suite de l'annonce d'un plan d'aide européen, pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros, destiné aux banques espagnoles, asphyxiées par leur exposition au secteur immobilier.
"L'euphorie provoquée par le plan pour l'Espagne n'aura pas duré longtemps", notait ainsi Philip Wiper, analyste du cabinet PVM. En effet, "les marchés attendent quelque chose de plus conséquent qu'un bricolage rapide pour enrayer la crise en zone euro, et ils ont vite conclu que (ce) plan ne faisait pas le poids", commentait M. Wiper.
La prudence était de plus de mise dans l'attente des nouvelles élections législatives en Grèce dimanche, un scrutin crucial pour le maintien du pays dans la zone euro, alors que l'Italie, troisième économie de la zone euro, pourrait se retrouver en ligne de mire des marchés alors que ses taux obligataires grimpaient mardi.
Outre un regain d'aversion pour les actifs jugés les plus risqués, comme les matières premières qui dépendent de la vigueur de la croissance mondiale, "des commentaires du ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi pesaient sur les cours", notaient les analystes de Commerzbank.
M. al-Nouaïmi a ainsi appelé à une hausse des quotas de production de l'Opep, qui doit se réunir mercredi et jeudi à Vienne.
Les quotas de production du cartel sont fixés à 30 millions de barils par jour depuis décembre, et pourraient rester inchangés malgré le gonflement des stocks mondiaux et les tensions sur le dossier iranien.
L'Opep a par ailleurs laissé mardi sa prévision de demande de brut mondiale pour 2012 quasiment inchangée, notamment en raison des turbulences dans l'économie mondiale et de la volatilité des prix du pétrole.
Les cours du brut new-yorkais pourraient pour leur part bénéficier d'un coup de pouce mercredi du rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves d'or noir des Etats-Unis.
En effet, selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les réserves américaines devraient avoir reculé pour une deuxième semaine consécutive après avoir atteint en mai un record en 22 ans, baissant de 1,8 million de barils.
Les stocks d'essence devraient avoir grimpé de 400'000 barils, tandis que ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) devraient s'être étoffés de 700'000 barils.
rp
(AWP / 12.06.2012 18h31)